4×4 Patrol GR comme grosse réhausse
Tout simplement bluffant, ou hallucinant, pourquoi pas extraordinaire. Et puis non, ça n’est pas toujours moi qui vais bosser. Je vais vous mettre à disposition une liste d’adjectifs et vous choisirez celui que vous préférez pour décrire le véhicule qui arrive. Nous, on est resté bouche bée. Que ce soit au niveau de son look inimitable, de la préparation maison ou de ses capacités de franchissement, le Nissan Patrol GR châssis long de Christophe est un jouet magnifique à l’efficacité redoutable.
Le 1er juin 02, le Nissan Patrol GR châssis long est encore d’origine : climatisation, vitres électriques, toit ouvrant, marche pieds et empattement d’autobus. C’est bien joli tout ça, mais pas très efficace en tout terrain. Pourtant, selon Christophe, un 4×4 doit impérativement être capable de s’attaquer aux franchissements les plus extrêmes et s’en sortir. Pour le moment, c’est loin d’être le cas. L’idéal serait de lui faire gagner de précieux centimètres de garde au sol et d’augmenter considérablement les déhanchements afin de transformer ce sumo en un agile contorsionniste.
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C’est chose faite quand nous rencontrons Christophe sur un terrain de franchissement aux abords de Compiègne.
Le résultat est superbe. D’un point de vue esthétique, je ne constate aucune faute de goût. Rien ne vient perturber le regard, les proportions sont conservées et on croirait presque que le Nissan GR châssis long est dans sa livrée d’origine plus quelques options… Pas trop haut, pas trop large.
Des pneus suffisamment gros sans paraître disproportionnés. Un bijou qui ne peut qu’attirer l’œil. On aime ou on n’aime pas, mais on ne peut pas dire que ce soit moche.
Le vert des tirants, des ressorts et des soufflets finit de donner cette petite touche extrême qui prouve bien que rien n’a été laissé au hasard.
Avec une telle hauteur de caisse, je n’ai aucun mal à me glisser dessous pour admirer le travail de préparation réalisé par notre bricoleur de talent. Les ressorts d’origine laissent place à des modèles réalisés sur mesure par STRS. A eux seuls, ils permettent de gagner les 25 premiers centimètres de la surélévation. Coté amortisseurs, ce sont les ProComp ES9000 qui collent les roues au sol quelque soit le terrain et des sangles évitent de les arracher sur les gros croisements de ponts. Pour le moment on en compte qu’un par roue, mais vu les sautillements du train avant sur la route ça ne devrait pas durer.
Les quatre tirants de pont arrière sont rallongés et permettent de conserver l’empattement d’origine. Les durites de freins biens trop courtes à l’origine ont laissées place a des modèles aviation.
Pour maintenir un angle de chasse correct sur les roues avant, l’encrage des tirants de pont est rabaissé de 18 centimètres grâce à une pièce de fabrication maison et des bagues de rectification excentrées sont installés à la place des modèles d’origine. De cette manière, le Gros Gr reste tout à fait conduisible sur route.
La barre de direction elle aussi rallongée reçoit deux amortisseurs ProComp ES2000 censés limiter l’impression de floue générée par les pneus 4×4 Super Swamper Bogger en taille 35 / 16 X 15 montés sur de superbes jantes alu Classic 2 de chez Mickey Thomson.
Voilà pour ce qui est des nombreuses modifications mécaniques qui font, à n’en pas douter, de ce Patrol GR le plus haut et le plus facile à conduire de France.
Et si je vous le dis, c’est parce que j’ai eu l’occasion de l’essayer. Non mais dites donc, vous n’iriez tout de même pas mettre ma parole en doute ! Faut pas croire, je n’ai pas passé tout mon temps dessous. Je me suis surtout promené dedans. Oui, j’ai bien dit promener. C’est en tout cas l’impression que j’ai eu.
Rien ne semble pouvoir l’arrêter en tout terrain. On commence petit, avec des bosses ou des croisements de pont classiques, inutile de vous dire que le 4×4 passe tout seul sur un filet de gaz. On sent à peine la voiture bouger et encore moins le châssis travailler. Très très souple.
Dans les grosses grimpettes en craie, l’adhérence des pneus fait merveille. L’énorme surface de contact et les crampons plus que généreux trouvent de l’adhérence un peu partout. La moindre aspérité est exploitée pour hisser le 4×4 au sommet. Le duo suspensions et pneus assurent une motricité exceptionnelle. C’est même pas drôle ! Faudrait débrancher 2 cylindres sur les 6, déverrouiller les moyeux automatiques et essayer en marche arrière.
Les premiers tours de roue permettent d’intégrer le gabarit imposant du 4×4 mais aussi de se familiariser avec la largeur des voies et le déport des pneus. Ils sont toujours au delà de l’endroit où on souhaitait les poser. La conduite tête par le carreau s’impose vraiment, surtout entre les arbres.
Le reste de l’après midi ne sera que succession de franchissement plus fous les uns que les autres. Les grosses grimpettes négociées en force, les croisements de ponts extrêmes, les descentes vertigineuses, rien ne pourra prendre en défaut l’équilibre général de la voiture. Et ça, c’est un exploit. Aucun bruit de transmission, aucun désaccord avant arrière ni le moindre mouvement parasite de la caisse reflétant une erreur dans la transformation. On est très très loin du bricolage style échafaudage de tube.
Dans le gras, c’est le potentiel du moteur et l’adhérence des pneus qui font merveille. Quand rien ne vient frotter et freiner la progression, les pires bourbiers se négocient en douceur, sur le couple histoire de laisser les Boggers travailler et se sortir tout seul.
On pourrait encore en dire long sur les capacités de franchissement du Nissan de Christophe. Je pense que ce genre de transformation repousse très loin les limites du plantage et ça on aime beaucoup. Mais quand en plus les modifications sont faites dans un tel respect des contraintes mécaniques et physiques ; on ne peut que tirer notre chapeau. Bravo Christophe, et merci d’avoir osé.
Merci à toute l’équipe de Red Zone Team