BJ 42 3.4L de 4×4 Extrême.
Un rubis sur 4 roues…Motrices
Si Anvers en Belgique est la capitale mondiale du commerce des diamants, côté rubis, c’est un petit plus au Sud qu’il faut chercher, vers Neuville. C’est bien là, au plat pays, à quelques encablures de Philippeville que vous trouverez l’atelier 4×4 Extrême spécialisé dans la taille de Toyota brut de concessionnaire. Son patron, Fabrice Della Barbera, a choisi de se pencher sur l’un des joyaux historiques de la production Nippone ; le BJ 42. S’il ne sentait pas le neuf lors de son arrivée, les effluves de vieille grange se sont aujourd’hui envolées. Nos illusions aussi, s’offrir ce BJ nous obligerait à revendre nos bijoux de famille.
Mais, pas de regrets, le temps pour nous de passer la symbolique frontière Franco-Belge que déjà un dingue de Toy a cassé sa tirelire payant son rubis sur l’ongle cette pierre finement ciselée durant des mois. Comme bien des possesseurs de trésors, il nous accorde la faveur d’un essai juste avant d’en prendre possession. Pas question de parler d’argent avec ce collectionneur, seul Fabrice sera donc en mesure de jouer les comptables… Alors ; Un an de travail, un bon millier d’heures de main d’œuvre, la caisse, la peinture, la mécanique, les jantes, la bâche… Ça en fait des zéros tout ça, Stop. On imagine, mais on préfère ne pas vraiment savoir, histoire de ne pas se gâcher le plaisir de découvrir celui qui brille dehors et n’attend qu’un petit tour de clé pour dispenser du…Plaisir. Ça non plus, ça n’a pas de prix !
Toys ’R’ US…
Si pour Fabrice, la restauration des BJ 42 fidèles à l’origine est depuis bien longtemps devenue un classique sortant régulièrement de l’atelier, il souhaitait sur la base de ce BJ 42 de 1984, aller plus loin. Ce série 4 n’aura rien à envier à ses congénères d’outre Atlantique, si ce n’est peut-être une motorisation adaptée au vieux continent et ses tarifs prohibitifs de carburants surtaxés défiant toutes concurrences. Cela dit, on pouvait faire confiance à Fabrice, ce BJ ne sera pas un “poumon“ et sous le capot, ce sera de l’origine Toy, ce qui n’est pas pour nous déplaire.
C’est ainsi que ce bon vieux BJ, brut de rouille, passe dans l’atelier pour un démontage complet histoire de compter les pièces et accessoires encore en bon état et trouver dans le stock celles que l’on ne peut plus commander chez Toyota.
Si côté, volant, tirette de chauffage ou essuie glace, le 42 devra correspondre aux standards de l’époque, en ce qui concerne caisse et mécanique c’est la liberté. Fabrice opte pour une caisse 100% aluminium qui n’aurait pas à rougir devant l’entrée du Sema show de Vegas.
Si justement, elle sera rouge rubis, avec ses demi portes et en option, on y ajoute le kit hayon et plancher munis de rangements discrets et astucieux. Seul le capot sauvé de la dentelle de rouille (région très pluvieuse) reste d’origine donc en acier. On réalise sur place un arceau sur mesure que l’on envoie se faire chromer. La bâche Bestop est commandée et les sièges ainsi que les banquettes sont chez le sellier. Finis les assises affaissées, le skaï craquelé, vive le cuir…Assortie à la capote grise bien sûr.
Le châssis fraîchement sablé, galvanisé et repeint se voit équipé d’un kit de suspension à lames paraboliques et amortisseurs Skyjacker que rejoignent les deux ponts dont les cinématiques sortent des boîtes Toyota.
Restait à offrir à ce BJ de quoi proposer d’autres sensations que celles du passé. Quoi de mieux dans la banque d’organe Toyota que le légendaire bloc turbo diesel 13B-T à injection directe dérivé de son ancêtre le 3B. Ce bloc 4 cylindres neuf est entièrement équilibré en statique puis en dynamique. Culasse et pompe travaillées iront de pair avec un turbo CT26 dont les turbines sont modifiées pour plus de couple et un démarrage plus précoce. On obtient ainsi environ 170 Ch (124 Ch d’origine), sans mettre en danger la solidité mécanique. Un échappement court inox sur mesure viens enfin s’intégrer parfaitement sous le châssis. Côté transmissions, c’est le passage obligatoire à la boîte 5 rapports (HF 55), tout en conservant le transfert 2 rapports du BJ 42. L’adaptation de l’ensemble demande, on s’en doute, du savoir faire, mais la formule à fait ses preuves. Hormis les révisions périodiques, on n’est pas près de revoir ce BJ à l’atelier pour un problème mécanique…Encore moins électronique.
Tendance prépas US façon Beach Boys, c’était bien le but recherché, nous sommes bien d’accord, mais des boîtiers électroniques dans tous les coins, ce n’est pas la philosophie maison chez 4×4 Extrême lorsqu’il s’agit du BJ. Une lignée qui se respecte, c’est dit…Une fois.
Le remontage de la caisse inox sur le châssis demande quelques adaptations via des silent blocs et cales téflon sur mesure. Le treuil mécanique d’origine Toyota reprend ses droits sur le pare chocs avant. À peine les roues montées qu’il est vendu ce rubis sur 4 roues.
Inoxidable BJ 42
Drôle d’impression néanmoins que de se retrouver devant ce tableau de bord qui n’a pas changé depuis pratiquement 50 ans. Tirettes d’un autre temps, planche d’instrument (1 compteur) et volant fin à trois branches au charme désuet s’accordent pourtant parfaitement avec la sensation de puissance sous le pied droit. Le vent s’engouffre par les portes, la boîte 5 maîtrisée, on est vite dans un autre monde. Celui de la voiture plaisir à 100%.
Ce bijou quatre roues motrices fait désormais partie des Toy que l’on ira certainement plus faire patauger dans la boue. Mais il sera difficile de résister à de belles pistes d’autant que pied au plancher, grâce à ses nouvelles suspensions il devient vite un vrai diable. Il est loin derrière le temps du Cruiser abonné aux 60 Km/h de moyenne. Il tient son cap avec ses larges pneus et l’on ne peut s’empêcher d’aller voir s’il tient le changement de cap rapide. Là encore, pas de tangages douteux, on peut freiner franchement, tenir la corde et renvoyer la cavalerie façon 13B-T. ans oublier évidemment que l’on est haut perché. Autrement dit, pas besoin de compte-tours (il n’y en a jamais eut), c’est à l’oreille que l’on sait si l’on en profite à fond. Une seule limite à la glisse ? Les habitués connaissent, les sièges d’origine du BJ ne sont pas des modèles de maintien. Si le cuir glisse moins que le skaï, c’est tout de même au volant que l’on se cramponne et l’on en prend plein les bras.
Mais, piloter ce Toy n’est pas le plus grand tour de force de cette histoire. Le défi que s’était lancé Fabrice en était un vrai et d’une autre ampleur. Faire de ce vieux BJ 42, icône de la marque et des débuts du 4×4 loisirs, une auto rajeunie aux performances moins “agricoles“ demande du talent et de l’expérience. Lorsque l’on comble de bonheur un puriste collectionneur qui craque et casse sa tirelire, c’est que ce défi fut relevé de la plus belle manière.
Eurojapan Car & Parts – 4×4 Extrême
Rue Saint-Jean 23
5600 Neuville
Belgique
Téléphones :+32(0)71/66.92.33 / +32(0)475/60.44.57
Voici tout de même de quoi vous faire une idée du prix de revient d’un tel BJ 42 :
Caisse aluminium 100% avec option rangements arrière et banquettes : 10.400 €
Kit motorisation turbo “13B-T“ et boîte 5 “HF 55“ (selon niveau) : 15 à 20.000 €
Kit suspensions Skyjacker (lames de ressorts et amortisseurs) : 1733 €
Bâche Bestop : 1250 €
Kit silent blocs de caisse sur mesure : 310 €
Kit phares avant : 100 €
Kit feux BJ (made in Japan) : 320 €
Kit moquette : 163 €
Compteur complet : 277 €
Et main d’œuvre à 50€ de l’heure…à vos tirelires.
BJ 42 3.4L de 4×4 Extrême
superbe, reportage complet.
BJ 42 3.4L de 4×4 Extrême
beau engin en tout cas.son propriètaire doit heureux.bonne route a eux deux.
Bonjour,
Intéressé par votre article, je suis à la recherche de fabricant de caisse alu pou un Bj40.
Avez vous des coordonnés de tels artisans ?
Cordialement
Frédéric
Bonjour, regardez peut être ici -> https://www.4x4extreme.be/toyota-land-cruiser-bj-fj-hj4-0880-0486-carrosserie.html
Bonsoir,
Très beau BJ et merci pour cette article.
Je suis à la recherche de la même ligne d’échappement pour mon BJ 40 qui est aussi surélevée.
Dans l’attente de vous lire.
BJment votre
Jean-Guillaumme