Le Defender 90 V8 de Patrick Bierne.
Un Defender ne meurt jamais…
Il fait son show depuis 1991 ce Defender 90 V8. Après bientôt 20 ans de compétition dans les roulements, on pourrait l’imaginer bon pour la retraite comme c’est le cas pour les grands sportifs. Détrompez-vous. Racheté par Patrick Bierne et son fils Sylvain, ce Land Rover bien connu des aficionados des circuits d’Endurance et des pistes africaines nécessitait une simple et efficace remise en forme avant de repartir de plus belle retrouver “Espace et Aventure“, une devise devenus d’ailleurs le nom de son nouveau Team. Pas de doute, ce Def respire toujours la santé, celle d’un marathonien de l’off road. Il n’a rien perdu de son caractère de châssis court agile et sportif, de quoi s’offrir toutes les sensations, sauce V8, à peu de frais. Passeport FIA en poche, le petit Britannique sait jouer le “toutes catégories“ du T1 à l’Historic.
Toujours aussi … most versatile vehicule in the world le Def…
A 55 ans, Patrick Bierne compte bien des aventures extraordinaires à son palmarès. Il était déjà sur les pistes du mythique Paris-Le cap en 1992, du terrible Paris-Dakar de 1993, s’offrant au passage de belles Bajas Espagnoles (1991- 95 et 2004) et des Rallyes de Tunisie (2000 et 2001), sans parler de quelques saisons en Championnat de France. Mais, notre amateur d’aventures doit pourtant lever le pied quelques temps, comme le fait tout bon père de famille qui assume 3 garçons adolescents et des responsabilités importantes dans le domaine de l’informatique.
Ayant baignés dans le doux parfum des huiles de vidange et bercé par le rugissement des mécaniques de Papa, c’est un peu plus tard que nos trois garnements devenus adultes se retrouvent à en redemander. Ce ne sera pas la “mob“ ou le scooter qu’ils réclameront, mais du plus costaud, du vrai, de la compétition et de l’off road.
D’Aurélien (30 ans), de Benoît (20 ans), c’est Sylvain (23 ans) le plus mordu de cette histoire de famille. La mécanique c’est son truc, il en a fait d’ailleurs son métier puisqu’il travaille aujourd’hui à la maintenance de gros matériels pour garagistes. Il fera ses premières armes en tant que copilote de Jacques Giraud à la Baja de France dès 2007 sur un Buggy. Mais cela ne suffit pas, une auto est en cours de reconstruction lorsque, grande déception, la famille Bierne apprends que le Buggy V6 PRV à carrosserie de Lada Samara remis en état avec passion ne pourra plus être homologué en FIA. Son moteur arrière et ses 4 roues motrices l’éloignent définitivement de toute véléité de participer à une compétition internationale.
Qu’importe ce coup au moral, Papa Patrick est plein de ressources. Le Samara est revendu sans trop de problème à un équipage qui participera exclusivement à des épreuves FFSA. Pour l’anecdote, ce fameux équipage 100% féminin, finira 59e aux 24h TT 2009, faisant l’admiration de tous, puisque les deux tours de cadran de cette course d’endurance, elles les feront sans pare brise!
Mais revenons à nos Bourguignons. Il fallait trouver une nouvelle monture et ce, pour un budget modeste. Le hasard voudra que Jean-Paul Moing, bien connu des paddocks de l’Endurance et des escapades Marocaines façon Shamrock, décide de passer au Toyota après avoir mené son fameux Defender 90 V8 sur de nombreux podiums hexagonaux, avec en point d’orgue de cette carrière longue de 18 ans, le titre 2005 de Champion de France T2B (T1B actuel). Une bien belle référence qui correspond tout à fait au besoin des Bierne Père et Fils, qui souhaitent bien sur se lancer sur des épreuves Nationales et mais aussi plus tard, Internationales pour un budget abordable.15.000€ plus tard, le robuste bestiaux V8 Land Rover change ainsi de dompteurs en Juin 2008. Un seul but, être sur la grille de départ des 24 heures TT à Chevannes en 2009.
Petits aménagements et finitions du Defender V8 …
Si notre pistard de Defender a débuté sa carrière en 1991 avec Nicolas Bossard et Jérôme Hardy, il n’a pas failli à la tâche lorsque Jean-Paul Moing reprends ses commandes en 2000. Dix huit ans qu’il joue le scratch avec bonheur dans le groupe de tête. Dans l’atelier maison des Bierne situé à Mercurey (71), l’état des lieux est rassurant. Pas de doute, ce 90 V8 homologué peut courir dès demain, l’affaire était belle. Mais, c’était sans compter sur la philosophie de Patrick, qui a toujours estimé que s’il est allé au bout de ses aventures passées, c’est qu’il connaissait parfaitement sa monture pour l’avoir préparé lui-même avec l’aide de quelques copains compétents.
Voici que débute le grand démontage-inspection. Châssis tout d’abord. Celui-ci en a vu, mais ne présente aucune trace de fatigue excessive. Seule une nouvelle peinture Epoxy sera nécessaire à lui redonner meilleure allure. Patrick, en vieux briscard de l’assistance en compétition, décide alors d’éliminer toute la visserie à pas Anglais et de passer au tout “métric“. Vaste programme sur un Land, mais ce déboulonnage total a l’avantage immédiat de passer en revue tout le Defender et à coup sur de facilité plus tard entretien et assistance rapide sur le terrain avec un minimum d’outillage embarqué.
Le remontage de la transmission s’effectue non sans quelques modifications. silent blocs, joints et roulements neufs vont de paire avec le remplacement du différentiel arrière qui passe à l’autobloquant. Côté mécanique, Marc Lacroix, un vieux complice, refait la boîte 5 vitesses (R380), et révise entièrement le transfert Borg Warner, embrayage neuf de rigueur.
Le moteur 4,5L retrouve sa place. Malgré les années, ce bloc V8 (3,9L d’origine) préparé chez Rovercraft en Angleterre n’a pas prit une ride. Pistons forgés, bielles longues, arbre à cames compétition et grosses soupapes sont intacts . Si une bonne révision permet de constater l’état du noble moulin, par précaution, Sylvain Bierne et Marc Lacroix change le circuit d’alimentation (durits Aéro), tout en modifiant l’emplacement du réservoir tampon ainsi que celui des pompes, précédemment placés sous l’auto. Un circuit d’injection neuf, une nouvelle connectique, un pot inox et un Schnorkel plus étanche, le tour est joué. Le circuit électrique simplifié et optimisé remonté, il suffit enfin de vérifier dates de validité du réservoir (300 L), des sièges, harnais et extincteur.Tout en respectant la philosophie de départ du 90, le voici de nouveau opérationnel et il n’a plus de secrets pour son nouvel équipage.
Il faut maintenant apprendre à maîtriser le p’tit Def à la réputation sulfureuse. Là, pas de demi mesure, les suspensions font l’objet de toute l’attention. Elément primordial, les 4 amortisseurs à bonbonnes séparées Ölhins et les 4 Proflex arrière doivent partir en révision. Repartir sur une base neuve et saine permet de constater que malgré des réglages pointus, avec le plein complet (300L), les suspensions arrière nécessitent plus de soutien. Deux amortisseurs Solution F à tiges 30 mm réalisés à Venelles (13), viennent ainsi remplacer deux des Proflex arrière. Quelques week end plus tard le 90 bien prit en main s’avère bien plus stable.
19 bougies, 300 Ch et 24 H…
Quand on connaît un peu le tempérament des châssis court signés Land Rover, le termes de “stable“ s’accorde avec un bémol. Si, ce Defender survitaminé a tout pour jouer aux avant postes, il reste un engin pour “homme“…Du brutal…Qu’il faut apprendre à connaître. Si l’on aborde son pilotage de façon physique, c’est qu’il faut passer au plus vite le cap des 60 Km/h, vitesse à partir de laquelle les suspensions, une fois en température, offrent le meilleur rendement. Quelques tours de pistes permettent alors d’apprendre à contrôler ses réactions vives dues à cet empattement court. Une fois en confiance, on peut alors lancer l’orchestre encore en pleine “intro“ sous le capot. En avant les cuivres, le V8 tient encore le coup! Puissant d’environ 290 Ch bien transmis aux 4 roues, c’est le festival Defender pour peu que l’on n’ait pas de faiblesse à manier la boîte R380. En effet, malgré un couple bien présent (Bielles longues, le secret du V8 onctueux), l’activité volant, pieds, mains ne connaît pas de temps mort. Du Def athlétique sans concessions au confort certes, mais qui offrent les sensations bruts d’une vraie auto de course de légende.
Pas mal pour une “Mamie“ qui souffla ses 19 bougies de compétition aux 24h de France en septembre 2009.
Rappelons le si nécessaire, Elle y termina 36e au général, 7e T1B et monta sur la 3e marche des « Historic ». Pas mal non plus pour notre équipage 100% “Rooky“ sur la boucle de 10 Km. Car, si Patrick avait pour lui ses expériences passées en Rallye, Sylvain était pour la première fois dans le baquet du pilote et Jean-François Larpin (3e pilote du Team), habitué des Breslau Polonais inaugurait à Chevannes sa première licence FFSA. Sacré baptême pour Sylvain qu’on colla sur la grille de départ au milieu de la meute. ça ne loupe pas, quelques minutes après le début de l’épreuve, c’est la faute, il fait un côté sur la piste.
Remis sur ses roues, une demi heure de perdue au stand, Patrick reprendra les reines pour cravacher dur. Le Def remontera, mais un amortisseurs et son support poseront un nouveau problème. Réparation de fortune faite, ce fut au tour de jean-François Larpin de se lancer dans la fosse aux lions pour la première fois. Prudent avec un seul amortisseur à l’avant droit, cela ne l’empêchera pas de tenir la cadence, le temps que les copains trouvent une solution “amortisseurs de secours“. Lors du second départ de nuit, on profitera de la pose pour tout remettre dans l’ordre. Sylvain s’y recollera. Après ce fantasmagorique premier départ de nuit pour notre jeune Rooky s’éclatera pendant tout son relais. Au petit matin Jean-François Larpin rencontra des problèmes d’embrayage. Sur un Land, c’est normal, quand l’émetteur rends l’âme, le récepteur vient juste derrière. Encore 2 heures perdues au stand, mais ça roulera ensuite à fond pour la gloire, pour le plaisir de passer la ligne d’arrivée de cette épreuve à l’ambiance si unique.
Patrick a trouvé avec ce Def V8, l’outil de sa passion, il ne regrette pas que Jean-Paul Moing s’en soit séparé. acquit pour 15.000€ et préparé pour 8.000€, il serait vraiment difficile de trouver mieux pour un budget 100% plaisir.
Defender 90 V8 de Patrick Bierne
the best 4x4xfar
Defender 90 V8 de Patrick Bierne
IL ENCORE BEAU MON BEBE
J AVAIS FAIT DU BON BOULOT A L EPOQUE
POUR LE CHAMPIONNAT DE FRANCE AVEC NICOLAS BOSSART
Defender 90 V8 de Patrick Bierne
Excellent ! Comme quoi, c’est dans les vieux pots qu’on fait la bonne soupe…
Rien qu’à lire l’article on a envie de titiller les 290 cv de la bête.
Bonne courses !
Didier
Defender 90 V8 de Patrick Bierne
super auto j’ai la meme de 1990,en cour de restauration.v8 préparer pa rovercraft. le reportage est terrible.
Defender 90 V8 de Patrick Bierne
Je suis d’accord avec vos conclusions et j’attends avec impatience vos prochaines mises à jour.