Une Renault Fuego rallye raid 4×4, on ne peut pas dire qu l’on en voit souvent. Mais sur cette édition des pionniers 2023, l’équipage composé du pilote Corentin Camilleri et de son copilote Philippe Ponce ont répondu présent. Les deux compères ne sont pas des novice en rallye. Mais j’avoue avoir été agréablement surpris de découvrir leur Fuego 4×4.
Fuego 4×4 rallye
La Fuego est un véhicule que l’on adore détester ou que l’on déteste adorer. Produite dès 1980, ce coupé à 4 places au design original des 80′ (ah cette longue bande noire qui court tout le long de la voiture). Elle est construite sur une base de R18 break avec un train avant de R 20, malgré une allure de sportive elle pèche cependant par une motorisation légère pour l’entrée de gamme (64 ch pour la TL/GTL, 88 en Turbo D, 96 en GTS, 110 en TX GTX et enfin plus de puissance sur la Turbo avec 132), pour un moteur plus gros il fallait sortir le chéquier, peut être un peu trop… Côté rallye, une Fuego 4×4 a trainé un peu ses pneus sur le rallye Dakar au début des années 80 et sur le rallye de l’Atlas avec au volant Georges Houel.
A l’origine, cette Renault rallye raid est un modèle Fuego Turbo de 1983.
Pour transformer la Fuego en 4×4, il « suffit » de trouver une base de R18 break 4×4, en effet le fabricant avait créé une transmission intégrale pour ce break. On trouve aussi ce pont rigide sur des Traffic. Notez que la plaque de protection est d’origine, par contre des sangles ont été montées afin de ne pas arracher un amortisseur en détente. On peut rouler en mode traction ou en 4×4 en crabotant le train arrière. Puis ensuite de la faire rentrer sous la Fuego, en modifiant au passage le tunnel de boîte. La boîte en question est à 5 rapports et provient de la R18 donneuse d’organes.
La carrosserie est d’origine mais il a fallu quand même retailler les passages de roues pour laisser libre champ aux gros pneus.
Pour le moteur, il a acheté une R25 dont il a prélevé le moteur 2.2 l qui développe 130 ch d’origine.
Corentin a fouillé dans tous les kits existants afin de mettre les rapports les plus courts qu’il a pu trouver, mais à ses dires, même comme ça ça tire long et la première reste longues et il est difficile de maintenir la seconde dans un terrain mou.
Côté suspension, la Fuego a des Koni à l’avant et des Viarouge sur mesure à l’arrière.
Le réservoir est dans le coffre arrière. C’est un modèle issu de la marine et il est équipé d’un clapet pour éviter toute fuite d’essence en cas de retournement. Il contient 80 l, ce qui donne environ 500 km d’autonomie et un caisson en aluminium est là pour le protéger.
Corentin a réalisé un arceau de sécurité en 25CD4S, un acier résistant, qu’il a lui même cintré et soudé au MIG. Des sièges baquets et des harnais viennent compléter l’équipement de sécurité ainsi qu’un extincteur automatique avec des buses et évidemment le coupe circuit général. Il faudra pour le fixer à l’intérieur prévoir tous les ancrage, ça a représenté des heures de travail.
Le tableau de bord est fait maison mais il a une belle instrumentation qui suffit à surveiller les principaux paramètres du moteur et les fonctions vitales :
- température d’eau
- compte tours
- vitesse
- jauge du réservoir
- pression d’huile
- pression d’essence
- voyants d’alerte
- fusibles accessible a l’intérieur
- coupe circuit
- extincteur automatique
- terra trip
- Stella pour la course
Les jantes proviennent de OZ Racing et les pneus montés dessus sont des Goodyear Wrangler ATR
Corentin nous parle du rallye Pionniers Classic
J’avais déjà participé à plusieurs anciennes éditions. Ici sur cette nouvelle version c’est clairement différent, les pistes sont plus difficiles. Si je reviens ça sera avec un autre véhicule. Ca a été dur pour la voiture qui a beaucoup souffert, j’aurai vraiment pas mal de travail pour la révision. Et pour le moment je n’ai pas le temps de m’en occuper. Mais j’ai profité des amis, j’ai passé des bons moments. C’est une voiture qui est revenue à moins de 10 000 €, j’ai tout fait moi même. Et ce prix comprend l’achat de 2 R25, de la Fuego turbo et de la R18 4×4 break.
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Enfin, nous finissons ce reportage par une galerie de photos lors du Rallye Pionniers Classic 2023.