C’est encore une préparation raid sur Toyota HDJ 80 que nous vous proposons ! Mais cependant, ce n’est ni du ressassé ni du déjà vu, jugez par vous même. Artisan mécanicien à Nîmes, Alain Gonzales, le patron de Cap 180 réalise seulement trois ou quatre préparations chaque année. Du bel ouvrage qui demande du temps et une grande connaissance pour atteindre cette excellence.
Il n’y a pas à dire, le Toyota HDJ 80 reste le véhicule préféré des amateurs de raid même si son grand frère, le HDJ 100, est venu troublé l’ordre des choses ces dernières années. Plus costaud au niveau du train roulant, plus fiable aussi en raison de l’absence d’électronique complexe, le “80” demeure une valeur sûr pour le voyage au long cours notamment en terres africaines. Malgré un léger fléchissement de sa cote sur le marché de l’occasion, les prix affichés pour s’offrir ce bel engin restent élevés.
Toutefois, il ne faut pas se leurrer, ces véhicules aux forts kilométrages nécessitent souvent une grande révision avant de recevoir une sérieuse préparation en vue du raid. Malgré cela, leurs heureux propriétaires n’hésitent pas à investir plusieurs milliers d’euros pour remettre à neuf leur 4×4 préférés.
Installé à Nîmes depuis Alain Gonzales, le patron de Cap 180 s’est fait une spécialité de ce genre de travail et sa réputation dépasse largement les frontières du Languedoc-Roussillon. En fonction de l’état du véhicule qui lui est confié, Alain Gonzales déterminera le degré de restauration nécessaire.
Celui-ci peut aller jusqu’à la dépose et la mise à nue de la caisse pour une réfection de la carrosserie avec pose de renforts et soudure des points sensibles, d’une révision de la mécanique, moteurs, boîtes et périphériques, d’une remise en état complète des trains roulants, opérations passant par le contrôle des pièces composant la transmission mais également la pose de renforts de pont et de tirants. A noter que ceux-ci sont façonner par l’atelier. Dans le même temps, le gros oeuvre de la préparation “raid” sera mis en place avec la dotation de différents éléments par exemple, un arceau de sécurité, des réservoirs supplémentaires…
Viendront ensuite les aménagements intérieurs, l’installation de différents équipements connectés bien sûr grâce à un circuit électrique selon les règles de l’art. Le fruit de se travail artisanal sera un véhicule remis à neuf et prêt à s’élancer pour des milliers de kilomètres sur les pistes les plus difficiles.
Un HDJ 80 au top
Pour vous donner une idée plus concrète du travail réalisé par Cap 180, nous avons pris l’exemple d’un HDJ 80 24 S ( 1996 ) sorti de l’atelier au printemps dernier. Celui-ci affichait 103 000 km et se montrait en parfait état. De ce fait, il n’a pas été nécessaire de séparer la coque du châssis. Cependant, une parti de l’habitacle a été déshabillé de manière à facilité la pose d’un arceau de sécurité 8 points. ( Il est à noter que cet équipement est de plus en plus demandé par les particuliers aficionados de raids en Afrique.)
Coté moteur, le 80 a reçu une sérieuse révision accompagnée d’une augmentation de puissance significative.
Nonobstant la greffe d’un intercooler Safari (avec snorkel ), cette dernière résulte, d’un travail réalisé sur le boîtier de turbo (Adonis ), le changement de la LDA, et enfin la pose d’une ligne d’échappement latérale tout inox. Enfin, le traditionnel pré-filtre à carburant ont pris place dans le compartiment moteur et pour augmenter l’autonomie un réservoir supplémentaire de carburant d’une capacité de 160 litres a été installé.
Les trains roulants
Les trains roulants ont fait l’objet d’une attention particulière de la part d’ Alain Gonzales. En premier, des renforts de pont ont été soudés.
Ceux-ci ont été fabriqués sur mesure par les mécanos de Cap 180. Lors du remontage, on en a profité pour refaire les freins. Les disques d’origine sont réputés pour avoir une certaine tendance à se voiler. Le poids du véhicule en est peut être la raison, mais le plus fréquent est le franchissement d’une flaque d’eau froide immédiatement après un fort freinage. La chaleur des disques n’est pas encore dissipée que les voilà confrontés à un choc thermique énorme. Conséquence immédiate : des renvois dans la pédale signe que l’un d’eux est voilé. Il a donc été décidé de remplacés les quatre disques par des renforcés et rainurés, beaucoup plus résistants que l’origine. Par précaution, toutes les durites ont été changées par d’autres de type “aviation”.
Le choix d’une suspension s’avère toujours délicat. Sont à prendre en compte le poids du véhicule et celui des accessoires (pare-chocs, treuils, galerie, support de roue de secours ), la charge embarquée régulièrement, le type de sol, le confort et la tenue souhaitée, sans parler du prix bien sûr… Autant de paramètres à gérer, le plus souvent chacun soumis à variations, que l’on est obligé de faire un compromis. Seuls de vrais “professionnels” sont aptes à résoudre cette équation. Sur le sujet, Alain Gonzales se montre un grand spécialiste. A partir d’un raisonnement lié à la future utilisation du HDJ 80, il a préconisé à juste titre, un kit de suspension King Sping HD offrant une réhausse de + 7 cm, associé à des amortisseurs Touch Dog. ( Ces équipements importés d’Australie par OutBack Import sont réputés pour leur fiabilité ). La pose de ces nouvelles suspensions a modifié la géométrie du train roulant. De ce fait, pour corriger cette dernière, il a été monté en complément, deux barres Panhard réglables associées avec un kit d’excentrique ( à l’avant et à l’arrière ). Enfin, un gros amortisseur de direction de marque OME a été installé pour améliorer le confort de conduite. La liaison avec le sol est assurée par des Pneus M/T Baja 285/75/16 montés sur des jantes Alu-Racer de 16.
Les protections
Le HDJ 80 étant destiné à affronter les pistes et dunes d’Afrique du Nord un gros efforts sur les protections du véhicules a été consenti. En premier les pare-chocs. A l’avant c’est un T 17 de chez TJM. A l’arrière le choix s’est porté pour un Kaymar qui permet l’installation de deux roues de secours sur des ouvrants. C’est du costaud mais le poids de ces équipements est en conséquence. Il va de soi que toute la mécanique sous châssis a été protégée par des tôles en Aluminium de forte épaisseur. Deux au total, un ski avant signé Sam Equipements, et et une tôle de protection pour les boîtes de vitesses et de transfert. En complément, des bavettes et des protections d’amortisseurs viennent complétés ces équipements.
Les aménagements intérieurs
Sur le plan des aménagements intérieurs, Alain Gonzales à fait preuve d’une grande expérience. A l’avant, les sièges de type “baquet” dotés deux harnais 4 points ont remplacés ceux d’origine. L’instrumentation a été complété notamment par un odomètre, (Trip )et un mano de pression de turbo.
Le véhicule étant prévu pour emmener un équipage de deux personnes, un grand caisson fabriqué en bois par l’atelier occupe tout le compartiment arrière. Ce grand caisson est divisé en plusieurs parties, toutes facilement accessibles soit par les portières soit par le hayon arrière. Les différents tiroirs sont montés sur des charnières métalliques ce qui facilite leur ouverture. Coté équipement pour le bivouac, ont trouve un réfrigérateur Engel de 45 l, un réservoir d’eau qui permet via un matériel chauffant Boller de délivrer de l’eau chaude à la douchette, un réchaud à gaz.
Différentes prises 12 volts ont été réparties aux endroits les plus accessibles ainsi que des prises 220volts via un convertisseur de 600 w. L’alimentation en énergie fait appel à une batterie Optima couplée avec un régulateur de charge. Il va de soit que tout le faisceau électrique électrique a été réalisé dans les règles de l’art (protections par fusibles, interrupteurs…). Il est à noter qu’Alain Gonzales a installé différents éclairages aux endroits où réellement il y en a besoin. Par exemple on trouve un lampe dans le tiroir du réchaud, là où l’on cuisine le soir, une autre sur un petit mat qui se trouve sur le porte roue pour éclairer la table du bivouac… Ce ne sont que des petits rien mais qui rendent agréable le voyage. Enfin, il faut souligner la qualité de cette aménagement réalisé encore une fois presque intégralement par l’équipe de Cap 180.
Bien sur, on a rouler un petit peu avec cet HDJ 80. Du couple à revendre, un confort et une tenue exceptionnelle tant sur le goudron que sur les sentiers des hauteurs de Nîmes.