La Jeep CJ5 fait partie de ces 4×4 mythiques qui ont jalonné l’histoire des véhicules tout terrain. C’est sur le Salon du terrain et du voyage, à Valloire que j’ai pris rendez-vous avec Sylvain pour faire un article sur sa belle CJ qu’il avait fini de restaurer.
Jeep CJ5, un peu d’histoire
Je ne vais pas vous raconter ici tout l’historique des Jeep mais vous donner quelques infos sur la CJ5. On sait tous que l’héritage Jeep vient des fameuses Willys MB conçues dés 1940 puis produites l’année suivante pour intégrer les rangs de l’armée américaine. Avec près de 650 000 exemplaires produits et une diffusion qui va suivre l’évolution des combats à travers toute l’Europe, le nord de l’Afrique et l’Asie, la Willys va devenir un symbole de la seconde guerre mondiale.
Au sortir du conflit, la Willys sera déclinée en version civile, d’où l’appellation CJ (Civilian Jeep). Le modèle sera décliné et amélioré au fil du temps, de la première CJ1 qui était une version de style civil mais qui n’aurait presque pas été produite puis les prototypes de la CJ2, parfois nommée AgriJeep (moins de 50 exemplaires1944), enfin arrive la CJ2A qui sera, elle, produite en nombre (214202 exemplaires de 1945-1949) et CJ3A, CJ3B.
En 1965, la Jeep est revisitée entièrement suite au rachat de Willys Overland par Kaisers Motors. Voilà donc la naissance de notre CJ5. La production a duré près de 30 ans, de 1954 à 1983 avec un peu plus de 600 000 exemplaires. trente ans pendant lesquels la Jeep a bénéficié de multiples motorisations (du 4 cylindres au V6 en passant par des 6 en ligne et des V8 AMC) et améliorations.
La CJ5 bénéficie de lignes plus rondes que ses aînées et est plus grande avec un empattement rallongé. De nombreux points tels que la transmission, le confort, les ponts ont subi des modifications pour civiliser encore plus notre tout terrain.
Une passion 4×4
Sylvain, homme discret, est à la tête depuis 2022 du groupe Starter qui comprend notamment Outback Import. Ingénieur de formation, il a commencé à travailler dans le groupe dès 2003, passant ensuite chez Starter Winches ( la division spécialisée dans les treuils pour l’industrie, la marine, la défense, etc ), puis Outback Import. C’est grâce à lui que nous avons notamment la gamme de produits Rockalu.
En dehors de ces activités professionnelles, Sylvain a toujours été passionné de voiture et de mécanique au sens large. Comme nombre de passionnés, il est tombé dans le chaudron tout petit. Nombre de ses jouets d’enfants n’ont pas forcément bien survécu à un démontage pour voir comment ça marchait, en passant aussi par des radio réveils ou une machine à laver. Les mécanismes l’ont toujours intrigué et savoir le « comment ça marche » une vraie passion.
La Jeep qui nous intéresse aujourd’hui a été importée en France en 1992.
Depuis Sylvain a grandi et a commencé sa carrière dans des bureaux d’études, passion quand tu nous tiens …
Il s’est fixé un but pour le cap de ses 40 ans, s’offrir le véhicule dont il rêvait et ce n’était rien d’autre évidemment qu’une Jeep. Le rêve d’un gosse qui souhaitait passer de la petite voiture à la vraie, nous connaissons bien ça. Il souhaitait une voiture fun, facile à bricoler et, en fan de belles mécaniques, animée par un V8 US. Son idée de base c’était une CJ7 où on peut loger des enfants mais, voilà que l’opportunité se présente avec une CJ5 de 1978 qui affichait un peu moins de 100 000 km au compteur.
Sur le principe tout était réuni, un bon gros vieux V8 de 304 ci (cubic inches), soit un moteur 5.0l, une voiture dans un état propre et une esthétique pas mal du tout, même si il y avait un peu de travail à faire dessus, notamment sur ce fameux V8 qui ne tournait vraiment pas comme il fallait.
Pour surveiller le gros moteur, Sylvain a fait une entorse au tableau de bord d’origine en ajoutant un manomètre digital qui va indiquer la pression de l’huile, la température d’eau ainsi que le voltage. Le reste est stock.
Peu importe, Sylvain se porte acquéreur et va ensuite faire réviser la CJ5 chez Kulture Jeep qui va prendre soin du moteur et le remettre d’aplomb. Changement de durits, réglage carbu, le V8 retrouve du souffle et son ronronnement si agréable aux oreilles. La boîte de vitesses et le transfert ont été entretenus de même que les indispensables vidanges de ponts. Des choses assez basiques qui ne furent pas trop onéreuses.
Sylvain souhaitait avoir une Jeep au plus proche de l’origine sans fioritures. Il s’est donc attelé avant tout à lui rendre honneur en s’occupant de son aspect esthétique. Cela passe par repeindre et protéger le châssis, le sol, l’arceau pour la capote afin d’avoir une base saine et durable. Ensuite côté carrosserie, un bon lustrage a redonné de la vigueur à la peinture. pour peaufiner le look, la calandre, le bas de la Jeep et que certains détails comme les entourages de phare ont été recouvert d’un fil noir mat.
Un pare-chocs tubulaire est rajouté à l’avant et porte un treuil Warn VE Evo 10 S (4.5 t) avec sa corde synthétique et le système de guidage de câble Spooler conçu en interne chez Starter. Ce Spooler est une sorte d’écubier qui permet de faire travailler le câble du treuil dans différents angles sans soucis mais permet aussi, comme le trou pour le câble est au milieu, un enroulage propre et régulier sans que la corde ne se chevauche.
Quant au reste pas grand chose à dire, la sellerie Bestop est en bon état, il suffira de bien la nettoyer. Par précaution, des ceintures sont rajoutées pour les enfants, les optiques passent en LED, les charnières sont repeintes et bénéficient d’une visserie inox.
Cette Jeep fait la joie de Sylvain bien sûr, mais pas seulement. Loin de ne servir que de show car, c’est une voiture utilisée régulièrement. En effet, c’est un prétexte à aller se promener en famille, à parcourir les pistes, mais c’est aussi une voiture que Sylvain ne dédaigne pas utiliser au quotidien pour se rendre à son bureau, emmener les enfants (ravis) à l’école, etc. On le comprend le bruit grave du V8 est en soi une belle mélodie qui accompagne une journée ensoleillée dans le Sud Ouest.
J’adore elle est superbe