Jeep Willys 4×4 Type MB 1943
Y’a pas à dire, certains d’entre nous naissent avec un capital très précieux que d’autres, dont je fais parti, n’ont et n’auront jamais : la capacité de faire de belle choses avec leurs dix doigts et trois ou quatre outils. C’est tout à fait le cas de Mr Henry, militaire en retraite, qui a gardé de sa longue période passée sous les drapeaux une passion débordante pour la Jeep. Il nous présente sa Willys refaite « à neuf ».
La base est une jeep Willys type MB de 1943 rachetée au domaine pour une bouchée de pain. L’idée de Mr Henry est à la base d’en faire un véhicule de collection, refait à neuf au détail près et reprenant les accessoires et équipements de l’époque.
Pari tenu .
Nous vous épargnerons le détail sur le décapage, la peinture le sablage et la rénovation. Nous laisserons aussi de coté les tracasseries générées par la recherche des pièces d’origine demeurant sur la liste des équipements de l’époque. Rien ne vous sera révélé non plus sur les secrets de fabrication d’un tel bijou. Non ! Ne contez pas sur nous. Ben oui, c’est comme ça.
Sur l’aile avant droite repose l’affût d’époque servant à recevoir la mitrailleuse quand celle ci quittait le mat installé au centre de la Willys. Discrétion oblige. Dans le prolongement se trouve la cartouche de décontamination prévue pour traiter les occupants du véhicule à la suite d’une attaque chimique. Par contre, la croix sur le capot ne reçoit hélas pas la peinture qui virait en cas de gaz nocif.
Le seuil de porte coté gauche, est transformé en râtelier pour la hache, et la pelle, toutes deux d’origine. Bien que la Jeep ait été conçue pour passer partout, elle était bien souvent équipée de ces deux accessoires qui repoussaient de manière significative les capacités de la petite verte. Plus haut, le long de la baie de pare brise trône un Garand M1 démilitarisé et bien protégé dans sa house Scabbard en cuir épais estampillé de 1942. Cet emplacement et la présence d’une telle housse est justifié par le fait que la Jeep à remplacée les chevaux mais que les militaires de l’époque, anciens cavaliers très attachés à leur matériel, avaient conservé le fusil et son étui tel quel à porté de main.
Au dessus du tableau de bord, un carquois métallique protège un fusil QS 17 calibre 7.62 démilitarisé lui aussi. On retrouve un extincteur au Pyrene au pied du conducteur juste à droite de la pédale d’embrayage. La bonbonne est dans un état proche de l’origine. On a l’impression qu’il vient d’être fabriqué…comme tout le reste des équipements d’ailleurs.
Pour ce qui est de la caisse arrière, elle abrite un musée à elle seule. Voyez plutôt. En son centre, on ne peut la rater elle non plus, l’imposante mitrailleuse 30 calibre 7.62. C’est un modèle Browning dont le canon est recouvert d’une housse en tissus de 1943. La cartouchière qui s’enroule autour du pied reçoit 8 chargeurs de calibre 7.62. Derrière, c’est la salle des transmissions.
A droite, on retrouve le boîtier d’alimentation du poste. Le courant est produit par une dynamo qui tourne avec la batterie. Le convertisseur se charge de la passer en 12 ou 24 volts suivant les besoins et le matériel branché. Le poste fixé sur l’aile opposée est dans un état proche de l’origine lui aussi. Il reçoit même un haut parleur amovible. La gigantesque antenne de 5 brins est démontée et protégée par une housse fixée entre les sièges arrière et la roue de secours. Bien évidemment, la poupe est flanquée de son indispensable jerrican et d’un sceau à eau en toile souple et repliable.
Voilà pour l’équipement intérieur. Schwartzeneger se promène peut être en Hummer, mais Mr Henry de son coté impose le respect non pas par la taille de son véhicule mais par la batterie d’arme dont il est équipé. Un char d’assaut léger et maniable en somme.
Comme vous pouvez l’imaginer, la mécanique a bien évidemment reçu le même soin. Le moteur et la transmission ont été refaits à neuf. La seule entorse à la rénovation d’origine concerne le désamiantage du propulseur afin d’autoriser l’ancêtre à rouler tranquillement sur nos routes de campagne. Sinon, même la petite burette d’huile occupe sa place d’origine le long du klaxon. C’est pour dire. On retrouve aussi la pompe à graisse, elle aussi d’époque. Elle est fixée sur la pliure du capot et on ne la distingue qu’une fois celui ci ouvert.
Fidèle à l’époque et au cahier des charges américains, l’intégralité des graisseurs reçoit une couche rouge censée éveillée l’attention des conducteurs et des mécaniciens sur l’importance de leur rôle. Une sorte de rappel a l’ordre. » Mieux vaut graisser qu’aller tout droit quand ça tourne « . C’est un nouveau dicton que je vous offre sans copyright.
Profitez en c’est Noël.
Les jantes sont des modèles de Combat. Ce sont deux demi jantes boulonnées de part et d’autre. Elles reçoivent les pneus military neufs eux aussi.
Dernier détail : la corde est enroulée autour du pare-choc avant.
Bref, bravo Mr Henry, l’état de cette relique est magnifique. On peut aimer ou ne pas aimer ce type de rénovation j’en conviens, mais on ne peut pas demeurer insensible devant la qualité du travail et le respect de la vérité historique qui ont redonnés naissance à cette ancêtre du franchissement. Et puis, même si les conditions étaient moins agréables, le concept de passer partout, par tout les temps, c’est à elle qu’on le doit.