La Jeep CJ 7 à “Jo” : Passion Rock Crawling

La Jeep à “Jo” Passion Rock Crawling

Connaissez-vous le Rock Crawling, ? C’est cette nouvelle discipline venue des USA qui repousse à l’extrême les limites du franchissement. A dire vrai, les monstres mécaniques escaladent, grimpent, rampent sur les rocs escarpés en prenant tous les risques ! Regarder les vidéos et les images des magazines US ne suffisait plus à Jo, un adepte de l’exercice. Alors, il a construit son monstre à lui, une Jeep hors du commun propulsée par un V8 5,9 !

Largement répandue aux Etats Unis, le Rock Crawling fait de plus en plus d’adeptes en Europe, notamment en Allemagne et en Pologne où des championnats sont organisés. En France, ils ne sont encore que quelques uns à s’être lancés dans cette discipline d’Off Road extrême. José, l’un des “boss” d’All Road Village fait parti de ce petit cercle fermé. Dans le showroom de ce spécialiste 4×4, les vidéos de Rausch Creek, de Cedar City ou de Donner Ski Ranch tournent en boucle. Des images extraordinaires de montées infernales, de bourbiers infranchissables, de dévers à la limite de l’équilibre avec parfois la chute et le tonneau à la clé. C’est sûr que dans ce contexte, quand on n’entend parler que de préparations Edelbrok sur toutes sortes de Jeep V8 5,2L ou 5,9L, de suspensions, de Body Lift et de bien d’autres choses encore made in US , on devait s’attendre à voir naître un jour ou l’autre dans les ateliers d’All Road Village l’une de ces fabuleuses machines destinées au Rock Crawling.

Deux Jeep en une

Un rêve devenu réalité pour “Jo” grâce son équipe de mécanos toute autant mordue que lui de belles américaines. (Enfin, presque car on peut voir sur le Parc un Toy Australien à gros boudins et un Mitsubishi super préparé pour le trial).

Dans un premier temps, cela a été l’achat de deux Jeep dans le but d’en faire une. Tout d’abord une CJ 7 puis ensuite un ZJ ( Grand Cherokee première génération).

Les deux voitures ont été démontées entièrement. De la première, ont été conservé la caisse et le châssis, de la seconde le beau V8 5,9L associé à une boîte auto, le faisceau électrique et les boîtiers de gestion et enfin, toute la transmission. Puis la caisse et la mécanique ont été mises de coté. Sur place, il restait le châssis de la CJ7 et les trains roulant du ZJ. C’était déjà un bon début ! Toutefois, à l’atelier, personne ne disposait d’une documentation technique suffisante pour construire une auto comme le souhaitait “Jo”.

René, le chef mécano s’est donc penché sur les photos parues dans les magazines spécialisés. Une source d’infos non négligeable qui associée à son expérience et à son savoir faire lui ont permis de se lancer dans la construction. A partir du châssis, il a positionné les ponts avant et arrière. Le train avant à garder la position d’origine mais en revanche le train arrière à été reculé pour offrir un peu plus d’empattement. Empruntée à un Nissan Terrano, les platines de suspensions ont été soudées en regard de la nouvelle configuration ainsi que les coupelles du ZJ.

Après avoir re-positionné à blanc le moteur, histoire de voir ce que cela donnait notamment au niveau de l’équilibre général, Il a poursuivi les travaux par la fabrication des tirants de ponts. Après plusieurs essais de manière à calculer les bonnes longueurs, se sont au final des tirants fabriqués à partir des extrémités de ceux d’un HDJ 80 qui ont pris place sur de nouveaux points d’ancrage soudés sur le châssis.

Ensuite, il s’est attaqué à la fabrication des triangles avant et arrière ainsi qu’à celle des berceaux de pont destinés chacun à recevoir une rotule. Toutes ces opérations ont été menées en tenant compte des futurs débattements.

Il ne restait plus qu’à monter les ressorts dans l’alignement du châssis ce qui a demandé un petit déplacement des platines arrières puis, à souder celles-ci ainsi que les supports d’amortisseurs, de manière à mettre en place les amortisseurs eux-mêmes à l’avant comme à l’arrière. La future Jeep commençait à prendre tournure. Entre chaque opération, l’équipe procédait à quelques essais, mesure des débattements en croisement de pont, équilibre du châssis… Les résultats obtenus semblaient prometteurs rien qu’à voir les sourires affichés par chacun.

Opération moteur

Après quelques tâtonnement, le positionnement et l’implantation de l’ensemble moteur/boîte fut décidé. Bien sûr, rien ne correspondait avec le montage d’origine. Il a fallut faire de nouveaux supports moteur, une nouvelle traverse pour supporter la boîte et fabriquer en tubulaire, un berceau destiné à protéger le transfert. Coté transmission, rien ne correspondait non plus et il a fallut adapter. Quand tout l’ensemble composé du châssis, des trains roulant, du moteur, de la boîte/transfert et des transmissions a été au point, chaque élément étant à sa place définitive, tout a été démonté puis envoyé en peinture pour ce qui concerne les éléments châssis et en révision complète pour tous les organes mécaniques.

La boîte de transfert a reçu de nouveaux pignons pour obtenir un rapport de 4:1, La transmission a elle aussi été revues, avec de nouveaux couples coniques (4,56 Dana 30) avec différentiel 44 HD. et des auto-bloquants True Track.Il va de soi que les croisillons d’origine ont été remplacé par des renforcés. Pendant ce temps il fut décidé de récupérer le radiateur de BA qui se trouve d’origine dans le radiateur d’eau du ZJ et de l’adapter sur le radiateur du CJ, celui-ci retrouvant sa place initiale.

Reprise de la caisse

La caisse du CJ7 était en bon état il n’y a pas eu de grandes reprises de carrosserie à faire. Toutefois, ont été prévues les embases des futurs sièges baquet, ( amorties et réglables ) et le positionnement des commandes de boîte et de transfert.

Les supports et leviers ont été repris en parti sur le ZJ. La conception de l’ arceau de sécurité composé de plusieurs tubes de O/ 40 mm et sa pose n’ont été qu’une formalité. Celui-ci intègre le porte roue de secours et les supports d’extincteurs.

Juste derrière le siège passager, le support de la batterie a également été aménagé. Pour terminer, les ailes ont été échancrées pour laisser le passage à une nouvelle monte de pneus Maxy Crawler 38×13,0.

Et ce fut, la pose de la caisse sur son châssis. Les gros pneus montés sur des jantes de « Dangel Directionnelle Chrome » offrant – 44 de déport ont remplacé les vieilles roues du ZJ. La Jeep commençait à reprendre vie mais pas tout à fait encore car, si le gros oeuvre était fini, il restait encore toutes les finitions. Un travail de longue haleine dont on ne voit pas l’avancement. Cela a été d’abord la réfection du faisceau électrique de l’Ex CJ7 auquel a été greffé une partie de celui du ZJ (notamment le boîtier de gestion électronique). Toute la tuyauterie essence a été renouvelée depuis le nouveau réservoir cubique placé à l’arrière, jusqu’au moteur, l’alimentation de ce dernier étant confiée à une pompe à essence Eureka . Cela a été également la mise en oeuvre d’ un nouveau système de freinage récupéré pour beaucoup sur le celui du ZJ mais grandement amélioré avec l’adjonction d’un répartiteur couplé avec le frein à main qui, de ce fait, est devenu tout hydraulique. Il va de soit que toutes les canalisations ( carburant et freins) ont été montées en “aéroquip”.

Toute l’équipe était au travail se répartissant les tâches. D’un coté, ce fut la fabrication d’une nouvelle planche de bord en conservant l’instrumentation de la CJ7 mais complété avec quelques témoins supplémentaires.

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D’un autre coté, c’était l’adaptation des pare-chocs avant et arrière emprunté à une TJ, l’habillage en tôles d’alu de la caisse…

Dans un même temps, pour répondre à la règlementation, la confection et l’implantation de nouvelles ailes a été confié à l’atelier Jean Rolland qui s’est déplacé de nombreuses fois à l’atelier d’All Road pour réaliser ces pièces. Ce spécialiste du moulage en Polyester a donc confectionné quatre ailes en fibres pouvant être démontées rapidement avant d’entrée sur les zones d’évolution.

La construction de cette Jeep hors du commun touchait à sa fin. Le rugissement du V8 5,9L s’est fait entendre dans l’atelier, la veille du salon KLMG de Cuges.

Les premiers tours de roues

Les premiers tours de roues se sont fait à l’occasion de la manifestation, sans aucune répétition ni essai préliminaire. Devant les spectateurs massés sur la zone de Rock Crawling, “Jo” s’est lancé, commençant à escalader les buttes de terre et les quelques rochers. Impressionnant ! Toutefois, quelques petits défauts de jeunesse sont apparus notamment un problème de refroidissement ce qui a écourté la séance d’essais. Le problème résolu, un nouveau rendez vous a été programmé.

Aucun besoin de remorque pour rejoindre le terrain d’évolution situé à une vingtaine de kilomètres de l’atelier. Haut perché, le conducteur domine la situation. Malgré la barre Panhard, la caisse roule d’un coté à l’autre mais le train roulant conserve ses appuis.

Même à basse vitesse, ( 20 km/heure) tous les virages et rond-points se prennent à la gite ! Le feulement du V8 tournant à bas régime fait tourner la tête des passants. Arrivé sur le terrain, quelques minutes suffisent pour mettre la Jeep en configuration d’évolution. (démontage des ailes). Pour l’occasion, c’est Eric qui est au volant. Sur un filet de gaz, il attaque la zone. Les gros pneus s’agrippent à la roche et commencent à l’escalader. Les ponts croisent. Avec presque 1,20 mètre de débattement, les roues ne quittent pas le sol et l’on fait fi des angles d’entrée et de sortie.

La démonstration s’avère époustouflante car tout se passe sur le couple, au ralenti. Dans les ponts, les glissement limités jouent à plein et on les entend s’enclencher. Les obstacles se passent, sans élan, tout à la puissance du moteur, une roue après l’autre. Il suffit de prendre la bonne trajectoire et la Jeep fait le reste. Après quelques franchissements de la zone, on fait le point. Dans l’ensemble, c’est positif même si déjà le pilote pense à quelques modifications. Pas grand chose : Dépose systématique de la barre Panhard avant d’entrée sur zone. Puis, il faudra travailler sur le rayon de braquage en rallongeant la barre de direction. Enfin, renforcer les glissements limités qui risquent d’être le point faible de cette mécanique hors du commun.

Vitrine du savoir faire d’All Road Village”, la Jeep de “Jo” sera engagée sur les prochains rendez-vous de Rock Crawling. Mais au-de là de ces manifestations, c’est bien la passion de la Jeep et du tout terrain qui a animé toute l’équipe, de José et Eric, les “patrons comme tous les mécaniciens du garage qui ont oeuvré par passion pure. En premier, René le chef d’atelier, un vrai sorcier de la mécanique qui oeuvre depuis plus de 10 ans au service d’All Road Village. Nous accorderons une mention spéciale à Rémi, technico-commercial, véritable “bottin de références ” qui n’hésite pas à éplucher sur le coin d’une table tous les catalogues de pièces pour dénicher le petit plus qui fera la référence.

Voilà ce qu’est un travail d’équipe.

Les prix (donnés à titre indicatif):

Transfert réduit : 2631€

sortie de boîte « short » 777€

couple conique AR 4,56 940€

Aussi Loocker 44HD 790 €

Différentiel ouvert 44 HD + roulement 578€

couple conique 4,56 Diana 30 + roulement 940 €

Auto-bocquant True Track 1196 €

croisillons cardans renforcés 107 €

Amortisseur Rancho RS 19034 1985 €+ kit gonflage 414 €

pivot de direction 750 €

Pneu Maxi Crawler 270 €

Jante Dangel Directionnel chromée 10×15 118,40 €

Texte et photos © Gooffy

www.couleurs-evasion.fr

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