LAND ROVER SERIE 1 V8 …
Andrew Gollins est anglais, il en a l’inimitable accent du terroir qui fait tout le charme des rencontres outre Manche. Dans le civil, il a aussi un vrai métier anglais…Milk man, autrement dit, livreur de lait. Mais en bon anglais qui se respecte, il mécanique aussi dans son garage… Et là, attention ! Il ne fait pas dans le petit lait, il sévit dans le lait concentré… sucré, en dessous de 400 Ch, aucun intérêt… Bienvenu dans son Monster garage de Newport…
Street legal !?
S’il passe tous les matins au volant de son Bedford déposer un litre de lait devant la porte de ses concitoyens amateurs du nuage blanc dans la sacro sainte Cup of tea… ndrew, lorsqu’il rentre après sa tournée, se transforme en Dr Jeckill, il ouvre la porte de son atelier au monstrueux Land Rover pour aller lui faire prendre l’air…
La clé sur le contact, un cinquième de tour, la pompe à essence se gave du précieux liquide, le doigt sur le démarreur… Le monstre s’éveille dans un feulement animal à la fois rauque et velouté. Le Magic V8 donne toujours ce frisson à Andrew. Le garage vibre de toutes ses planches, un léger Klonk accompagne l’enclenchement de la première, il lâche progressivement le frein (boîte auto), le Land Rover sort du garage pour rejoindre l’autre coté du jardin. Mais Andrew tu vas où ? On the road ! Nous répond -il. On s’attendait à une remorque, un plateau.
Non, le monstre d’Andrew est Street legal ! Il a son MOT délivré par le Ministry of territory, en bref, il a passé son contrôle technique anglais sans problème, freinage, pollution, décibels … Ce n’est pas une exception sur le territoire anglais et nous ne pouvons malheureusement que rêver d’une DRIRE française plus intelligente… C’est un autre sujet.
Pour l’instant nous traversons le village assis à 1,50 mètres du sol dans ce Land Rover hors normes. Tout va bien, les passants semblent habitués, tiens v’la le laitier dans sa deuxième tournée… seuls les enfants ouvrent de grands yeux comme si Santa Claus arrivait en avance cette année et les bouches se retrouvent béantes, quand par jeu, Andrew titille un peu le V8 qui répond à la moindre sollicitation par un Rooaarrr à se mettre à genoux (pour qu’il recommence …).
Sur la petite route de campagne étroite et sinueuse, Andrew conduit prudemment, les énormes pneus très confortables, on s’en doute, ont tendance à rendre la tenue de route assez vague. Mais très vite on s’échappe dans un petit chemin destiné aux « Green laning » (voie autorisée TT en Angleterre) bien dégagé, et là … Andrew se lâche furieusement, pied au plancher, les chevaux du V8 Chevrolet de 5500 cc poussent fort, puis Andrew lève le pied.
A peine le temps d’un nice engine…admiratif de notre part, que Dr Jeckill passe la troisième de la boîte automatique, appuie sur un bouton de la main droite qui revient vite s’accrocher au volant, puis… kick down sur la pédale d’accélérateur !
Le Land Rover semble faire un Wheeling tant les pneus arrière s’écrasent et les pneus avant, délestés, frôlent à peine le sol, la terre vole, la voiture tremble (il n’y a pas qu’elle !), le paysage devient flou, c’est 500 Ch avec ce bouton au tableau de bord ! … La bonbonne de Noos a libéré sa dose pour 10 secondes… Effrayant ! 10 secondes pendant lesquelles Andrew serre le volant, attendant une éventuelle reprise d’adhérence hasardeuse du train avant…
Les freins à tambours nous ralentissent avec peine. La tempête se calme, l’adrénaline est bien montée en régime. Un vrai Dragster ce série 1. Il cache bien son jeu le laitier, c’est méchant ce Noos, on a pas eu le temps de faire une photo et c’était la dernière dose… Andrew nous attend pour une autre séance quand il aura fait le plein ! Heu… Vous voulez venir ? Nous on est poli et pas égoïste, on partage avec les copains…
Made in England…
Andrew retrouve son flegme de Mr Hide et l’on rentre par le village pour aller parler technique (aéronautique certainement !) dans le jardin bien entretenu de la famille Gollins…
La réalisation de ce monstre semble tout à fait normale pour Andrew et le fait de pouvoir rouler sur la route en toute légalité ne le trouble pas. Notre surprise le fait sourire, il nous donne la formule de la potion survitaminée du Land Rover.
Tout commence avec un châssis de Range Rover (ouf, ça on connaît !) acheté d’occasion. Il est découpé pour passer de 100 à 88 Inch d’empattement afin de s’adapter à la carrosserie du série 1 de 1955 dont les ailes seront découpées.
Ensuite, il faudra traiter antirouille et peindre le châssis. Les ponts du Range ne conviennent pas aux goûts plus extrêmes d’Andrew qui achète, dans l’un des nombreux « Auto jumble » (brocantes de pièces) anglais, des ponts portiques de ce fameux 4×4 suédois… Le Volvo C 303. Là, on décroche un peu, ces ponts très recherchés dans le milieu off road extrême se font rares dans notre contrée.
L’adaptation de ces ponts sur le châssis du Range ne pose aucun problème, si l’on est équipé. Soudures et découpage sont alors au programme. Les tirants entre les ponts et le châssis sont fabriqués de toutes pièces, les supports de suspensions rehaussés et les ancrages de tirants soudés sur les ponts. Un jeu d’enfant pour notre anglais qui n’en est pas à son premier monster. Il équipe ses deux ponts de différentiel Quaife. Les ressorts hélicoïdaux proviennent du stock de pièces Land Rover d’Andrew et les amortisseurs, des De Carbon vendus par Scorpion Racing en Angleterre.
Imposant ce châssis roulant ! Ponts portiques qui décentrent l’axe des roues 200 mm, plus les cales de rehausse surplombant les énormes Bogger de chez Super Swamper en 10/ 39.5-15 sur des jantes en 15×13… On se retrouve avec un bas de caisse à 38 Inch du sol (960mm !). L’empattement court de 88 Inch et le centre de gravité demandent une certaine habitude afin de contrôler ce Big foot lors de ces ruées, on s’en est rendu compte. Mais, la voie élargie (1900 mm) due aux ponts portiques et aux jantes à déport important, stabilise relativement l’engin.
Andrew se met sur la pointe de pieds pour ouvrir le capot surmonté d’une admission d’air à trois volets. Enfin les entrailles de la bête… Un gros V8 Chevrolet, le mythologique 327 Ci dont la cylindrée est portée à 5,5 Litres. Le moteur des Corvettes, stars des 60’S, Impala SS, El Camino et autres Muscles cars américains. Des noms synonymes de puissance, d’odeur de pneus fumants, de feuilletons télés légendaires… La légende du V8 !
Il est là, dans toute sa simplicité imposant le respect. Andrew l’a poussé à son maximum à l’aide d’un kit U.S pour Chevrolet (arbre à cames et poussoirs Lunati, culasse alu, soupapes et pistons Holley, carter d’admission Weiand, chaînes, poulies…) et d’un gros carburateur quadricorps Rocket QJ équipé d’un filtre à air K&N, d’un air intake à trois volets distribué par Holley. Ajoutons à cela le système Noos à bonbonne de 4,5 Kg de gaz et son injection signée Nitrous Oxide Systems en Californie qui autorise 16 x 10 secondes en enfer…500 Ch
La boîte automatique pour Chevrolet à shifter (blocage sur un rapport) 3 rapports est modifiée pour supporter des puissances et accélérations type Nascar une production B&M. Un carter et sa pignonerie fabriqués sur-mesure assurent la transmission boîte de vitesses – boîte de transfert d’origine Land Rover Defender qui tire court. Les arbres de transmissions Land ont été adaptés au niveau de la longueur.
That’s all folks…
Un série 1 unique, certainement le plus puissant en Angleterre. Andrew Gollins est fier de son Monster qui trône désormais parmi les 4×4 les plus fous que nous ayons chevauchés… N’est-il pas ? Un petit tour sur Internet vous fera découvrir la multitude du matériel disponible pour les Magic V8… profitez-en tant qu’on le peut encore
Land Rover SERIE 1 V8 big foot
Vraiment pire qu’impressionnant cette préparation !!!
Qu’en au passage au CT c’est excellent, domage qu’en France on nous « embête » our une simple kit réhausse…