Piste 4×4

Une fois sur les chemins ou pistes , c’est un peu comme a la sortie d’une autoroute : il faut adapter votre vitesse. Rien ne sert de courir, rassurez vous, vous arriverez bien assez tôt sur la première difficulté.

La valeur d’un pilote de 4×4 n’est pas proportionnelle à sa vitesse, c’est bien souvent le contraire. Les mauvais en tout terrain rattrapent leur retard sur les chemins roulants. Pire qu’un gain de temps, cette conduite contribue surtout à dégrader l’image de notre loisir. Pourquoi ?, tout simplement parce que le nuage de poussière que vous soulevez ne sera pas nécessairement du goût de tout le monde et que vous allez forcément finir dans un champ cultivé a la suite d’un virage mal négocié. Et ca, moi, je vous l’interdis. Mais, si par hasard cela vous arrive un jour, ayez au moins la bonne idée de passer la marche arrière pour ressortir dans vos traces au lieu de continuer sur votre lancée.

Fort de ces premiers conseils, vous profitez pleinement du paysage rural. Bien évidemment, vous avez enclenché le pont avant. Mieux vaut le faire dès le début, cela vous évitera des problèmes de trajectoire, et ce n’est pas une fois planté qu’il faut l’actionner.

Votre palace à roulette se promène sans la moindre difficulté sur ce chemin qui vous emmène vers le petit bois a l’horizon. Déjà, vous vous sentez invincible. Ne dites pas le contraire, je viens de vous surprendre à rêver au Paris Dakar…

D’ailleurs, si vous aviez fait un peu attention, vous ne seriez pas tombé dans les ornières, vous savez, ces traces profondes dans lesquelles vous avez mis vos roues. Je vous l’accorde, c’est la solution de facilité. Les traces sont toutes faites, il suffit de les suivre.
On continue alors !? Allez-y, passez devant, je vous rejoins.

Comment ? Parlez plus fort je vous entend pas. ! Ah, les roues tournent, mais la voiture n’avance plus. Bizarre, non !

Non pas du tout, a force, les ornières se creusent, et vous avez fini par vous poser. C’est à dire que les roues ne touchent plus le fond. L’invincible 4×4 est immobilisé a plat, posé sur ses essieux.

C’est de ma faute si vous en etes-là, alors je me dois de vous donner un petit coup de main pour vous dégager. La première chose est d’essayer la marche arrière… Rien, alors tentez d’avancer doucement en braquant les roues. Avec un peu de chance, les crampons latéraux vont retrouver de l’adhérence et vous sortir de là. Mais allez y doucement, sinon en cas de reprise brusque du grip, vous risquez de catapulter votre belle voiture dans ce magnifique chêne centenaire qui borde le chemin.

Ça ne marche pas ! Dans ce cas, il faut faire sortir tout le monde de la voiture. Non, pas le pilote, lui il peut rester au volant.
Marche arrière enclenchée, faites balancer la voiture de gauche à droite pour essayer de faire mordre les roues au fond de l’ornière ainsi, la voiture sortira d’elle même.

Si au bout de 3 ou 4 tentatives, vous n’avez pas bougé, ce n’est pas la peine de continuer. Tout le monde va y laisser ses forces.

Bon, sortez votre sangle, j’arrive pour vous tirer. Mais non je vais pas me planter, je vais simplement rouler a cheval, une roue sur la butte centrale, et une roue dans le bas coté.
Le tour est joué. A vous maintenant.

A peine sorti de notre précédente difficulté, vous tombez nez à nez avec des saignées : Bonjour mesdames !.
Comment les reconnaître ? C’est tout simple, ce sont des ornières perpendiculaires à votre chemin.

C’est précisément là que vous me remercierez de vous faire rouler doucement… Parce que des saignées négociées a 60 km/h sur ça laisse souvent des traces. Mieux vaut avoir ouvert le toi ouvrant, ça vous évitera toujours un traumatisme crânien. Quant à votre suspension, elle n’est pas faite pour ce genre de traitement extrême, vos passagers non plus d’ailleurs.

Malgré son air anodin, y’a pas plus traître que la saignée. Il suffit que le terrain soit gras et que vous mettiez vos deux roues avant dans le trou, pour que les roues arrière n’arrivent pas à pousser pour extraire la voiture.

La solution idéale est de franchir l’obstacle une roue après l’autre, en attaquant le passage en biais. Ainsi votre véhicule à toujours trois roues qui poussent celle qui est descendue dans le trou. Avec cette méthode, vous évitez l’effet cale qui se produit lorsque les deux roues avant se posent dans le trou.

Si par hasard, vous ne pouvez pas opter pour le franchissement de biais (pas de place…) la seule solution est d’avoir un minimum de vitesse, donc d’inertie, pour que les roues sortent d’elles-mêmes du trou. Attention, de la vitesse, c’est pas gaz en grand avec 300 mètres d’élan.
Pour éviter de vous catapulter, il suffit de freiner juste avant la saignée pour comprimer vos suspensions, ainsi, les roues utiliseront tout le débattement de l’amortisseur pour descendre dans le trou sans emmener la caisse. Relâchez le frein dans la descente pour ne pas butter dans le fond, et accélérez pour ressortir.

Pas de recettes miracles pour l’arrière, mais il devrait suivre. Dans le cas contraire, faite demi-tour pour récupérer votre pont arrière au fond de l’ornière et confiez le tout a un garagiste chirurgien qui tentera une greffe.

Textes : Nicolas

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