Lors de l’édition 2022, j’ai croisé Hugues et Antoine de chez Off Road Concept qui roulaient au volant de leur buggy Optimus de chez MD Rallye Sport. Cette fabrication française, ainsi que cet équipage aguerri méritait bien un reportage.
Optimus EVO3 modifié EVO4
Ce buggy deux roues motrices date de 2015. A la base c’est un MD Optimus EVO3 qui a ensuite été modernisé en EVO4. Les améliorations concernent surtout le moteur, la boîte et la suspension.
Les Optimus ont un palmarès déjà bien rempli dans le monde du rallye raid : Dakar 2022 M. Pisano 13ème général / Dakar 2021 C. Lavieille 11ème général / Dakar 2020 J. Pélichet 11ème général / 2019 Africa Eco Race : JP. Strugo vainqueur auto – Morocco Desert Challenge : R. Vauthier vainqueur auto, etc
Voyons les principales caractéristiques du buggy Optimus
La motorisation de la bête est confiée à un moteur Chevrolet V8 LS3 de 6.2l de cylindrée ! Au banc il affiche 360 ch avec la bride de 37 mm et 480 ch sans. La gestion moteur est confiée à un boîtier MOTEC fourni par LORRTEC, ce dernier permet de gérer le couple sur les premiers rapports et gère le passage des vitesses. Grace à un capteur, pas besoin de débrayer, le système gère le temps de passage en fonction de la vitesse, débrayage embrayage. Ceci fait partie de l’évolution de l’Optimus 3 à 4.
Pour la boîte de vitesses, il s’agit d’une SADEV sur une base SC9023 (elle-même basée sur une version pour voiture de piste) évoluée en SL924. La SL924 est vraiment la toute dernière génération de boîte rallye raid. Cette boîte est dérivée de celle que l’on trouvait sur la Peugeot DKR Dakar. Elle a été fiabilisée. C’est une boîte séquentielle à 6 rapports avec rapports en cascade qui permet de passer plus de couple, plus de cylindrée. Elle comporte en interne un mini transfert. notez qu’il s’agit d’une boîte / pont, car le pont arrière est intégré à la carcasse de la boîte. Pour mémo, ce buggy est un deux roues motrices, seules les roues arrière entrainent la voiture.
Le poste de pilotage comprend une gestion électronique Power Board E Race, ce qui permet d’avoir un boîtier fiable et simplifié. Il gère toutes les fonctions électriques de la voiture, il est doté d’un coupe-circuit électronique FIA, les commandes principales peuvent être déportées, son montage simplifie les câblages et vous pouvez aussi rouler avec un mode où vous ré-enclenchez manuellement des fonctions, et finir votre étape en marche forcée.
Vous vous dîtes : ça à l’air gros mais en fait l’Optimus ici ne pèse que 1580 kg en ordre de marche ! La catégorie est T1A classe 3, deux roues motrices essence.
Évidemment, le tout est monté sur un châssis arceau cage homologué en acier 25CD4S assemblé chez Faster. La suspension est indépendante à triangle à l’avant et multibras à l’arrière. La direction est hydraulique et la pompe est une Chevrolet, la crémaillère vient d’un buggy DRAKAR.
Pour la suspension, allons faire un tour au nord de Toulouse, à Montech, avec des amortisseurs Donerre Lithium de dernière génération avec les systèmes ART et DEKRA (pour plus d’infos allez lire mon reportage préparation VDJ 200).
Au niveau des protections, on trouve un ski avant en carbone kevlar et une protection en dessous en aluminium de 8mm. Vous allez me demander pourquoi pas tout en carbone ? Et bien en fait la voiture serait trop légère par rapport à la règlementation …
Optimus sur le Tunisia Desert Challenge 2022
Antoine : nous finissons 12 ème. On a perdu trois heures sur une casse de cardant, enfin surtout parce que la caisse à outils s’est ouverte et que nous avons perdu l’embout dont nous avions besoin. Nous avons été classés 4,7 et 10 sur les étapes donc la voiture fonctionne bien.
Les dunes ont été difficiles, elles sont plus compliquées et plus dangereuses que les dune du Dakar. Elles sont plus traitres car ça a l’air d’être porteur tout le temps et après une dune on peut tomber sur du mou et se planter. L’étape El Borma était vraiment costaude ++.
La navigation était aussi compliquée avec beaucoup de cases et de changements de direction, c’est fait pour qu’on ne roule pas trop vite. On a été un peu frustré car on a une auto qui va fort et on n’a pas pu l’ exploiter. Le tracé permet à des voitures moins rapides de faire un meilleur résultat .
Le road book laisse pas mal place à la navigation et on doit rester concentré et calmer le pilote pour ne pas se tromper d’itinéraire.
On a beaucoup aimé l’ambiance qui est, tout comme l’organisation, le repas de midi, au top. Le format horaire, le fait qu’il n’y ait pas de liaisons, on touche à quelque chose de quasi parfait.
J’ai par contre trouvé les paysages moins beaux qu’au Maroc. Je donnerais un 12-13 sur 20. Et 16-17 sur la qualité du road book.
C’est notre premier TDC mais nous allons nous réinscrire, ça prouve que ça nous a plu et le format est topissime.