C’est à l’occasion d’une rencontre entre passionnés que j’ai croisé Maximilien (30 ans), le boss de Max 4×4. Il est propriétaire d’une société spécialisée dans la vente de pièces et d’accessoires pour 4×4. Il est basé près de Nancy et même si il fait surtout de la vente par correspondance avec son site internet, il a aussi un petit show room sur place. Nous allons nous intéresser à la préparation pour le franchissement de son Toyota KZJ 3.0l.
Toyota KZJ : une prépa pour les challenges 4×4
On peut dire que Max est tombé dans le tout terrain tout petit, puisque son père était lui-même un passionné. La famille ayant vécu un moment en Afrique, on les imagine bien profiter des week-end pour aller se balader par monts et par vaux sur les pistes ou faire du raid. Depuis, il est revenu en France et s’est consacré à sa boutique depuis quelques années. Il a eu, depuis l’obtention de son permis, plusieurs véhicules notamment un Hummer H3, un VDJ 200 un UZJ 100 un KDJ 95 mais il a toujours conservé son premier 4×4, le Toyota KZJ dont je vais vous parler.
Comme il est fort occupé par son métier, il n’a pas vraiment le temps de partir pour de longues périodes en raid. Mais il a conservé cet attrait pour l’aventure motorisée. Alors pour concilier métier et plaisir, il se consacre désormais plus au franchissement. Cela lui permet de s’évader sur un week-end pour aller rouler sur des terrains de sa région ou encore aux Combes Grondées, au Rasso Grand Sud, à Pirate 4×4 (Montalieu) ou encore dans les Cévennes. De plus, parfois il pose un stand afin de présenter ses produits.
Il a pris pour base son KZJ et l’a modifié au fil des années. Petit à petit, la préparation du Toyota évolue afin d’augmenter ses capacités tout terrain. Quand le premier confinement est arrivé, Max en a profité pour aller un peu plus loin. Il a décidé de transformer le vaillant Toyota en Trayback, un engin avec une cabine raccourcie et un plateau à l’arrière, avec dans l’idée de faire costaud, simple et de l’alléger un peu. Pour cette transformation, il commence donc par retirer purement et simplement la caisse du KZJ. Une bonne chose de faite, puis il va greffer une demi-caisse de Suzuki Samuraï, qu’il va adapter au châssis. Il ne conserve que l’avant pour pouvoir s’y loger lui et son copilote.
La partie arrière étant « rebouchée » par une tôle. En libérant l’espace à l’arrière, cela lui a permis de mettre le radiateur du moteur contre la cloison. Une pompe à eau a été rajoutée afin de permettre le bon écoulement du liquide de refroidissement dans le circuit. Ça permet aussi de ménager un espace pour la grosse roue de secours et un peu d’outillage et de matériel.
Quitte à jouer de la disqueuse, il en profite pour raccourcir, à chaque extrémité, le châssis. Cela va améliorer l’angle d’attaque et l’angle de sortie. Côté protection, il va se fabriquer un arceau 8 points, c’est à dire avec 8 points de fixation sur le châssis. Il va utiliser du tube étiré de bon diamètre et avec une épaisseur suffisante. Quelques mètres de tubes, de l’huile de coude pour ajuster et courber le tout et voilà le Toyota avec un bel arceau extérieur. Il a aussi créé des rocksliders sur le côté de la caisse qui vont à la fois protéger le 4×4 mais aussi servir de base pour l’arceau dans la partie centrale.
Comme il aime le tout terrain un peu extrême, et que pour passer certaines zones, il faut parfois se treuiller, l’arceau est aussi pensé pour pouvoir passer le câble de treuil dans des anneaux en différentes positions. Il va aussi servir d’écubier à l’avant et à l’arrière. Il s’est orienté vers deux treuils qu’il distribue dans son magasin avec une capacité de 3.6t chacun. Pour les alimenter, il a deux batteries couplées de 95A chacune.
Pour la peinture, tout le véhicule a été passé en Raptor. Le Raptor est un revêtement polyuréthane fabriqué par Upol, il permet de protéger la carrosserie et le châssis de la corrosion, des griffures, de l’eau, etc.
Pour l’intérieur c’est du rustique. Max a réutilisé deux sièges baquets d’occasion. Pour les harnais il préfère? et je vous le conseille? aussi jouer la sécurité en en prenant des neufs. Ceux-ci viennent de chez GT2I.
Pour la motorisation, rien de bien spécial. Le moteur du KZJ, le 1KZT avec ses 3.0l ne développe d’origine que 125 ch mais c’est plus un tracteur qu’un moteur de voiture de course. Et d’ailleurs c’est pour ça qu’on l’aime. Max a juste ajusté la pression du turbo et travaillé sur la came LDA. Un peu plus de poney en perspective ça n’est pas plus mal. Comme ce 4×4 est fait pour le franchissement, pas besoin d’un gros réservoir, alors à la place de celui d’origine il y a maintenant un réservoir de Suzuki. Max a aussi conçu un snorkel maison en inox.
Pour les ponts, Max a préféré changer ceux d’origine par des ponts de Nissan Patrol Y61 réputés plus costauds. Au passage, il les a révisés entièrement et a mis un rapport de pont plus court en changeant les couples côniques et les couronnes. Il a aussi mis en place deux blocages de différentiel pneumatiques XT Automotive qu’il a trouvés chez Traction 4×4 en Italie. Les ponts ont évidemment aussi été renforcés et chacun a sa coquille, une sur mesure à l’arrière et une de chez N4 Off Road à l’avant. Pour adapter les ponts au Toyota, il a dû créer des ancrages spécifiques et penser à la dynamique du véhicule, c’est à dire comment il allait se comporter en croisement de pont. Les tirants avant inférieurs sont d’origine mais il n’a conservé qu’un point de fixation sur le pont afin de leur laisser une certaine liberté de mouvement. Les supérieurs sont des sur mesure. Quant à l’arrière, ils sont tous les 4 faits maison. Les supérieurs sont disposés en forme de V, ce qui va permettre de maintenir le pont en place sans barre Panhard.
Le ressorts proviennent de chez AmadaXtrem, les suspensions à l’avant viennent de chez EFS et ceux à l’arrière sont des amortisseurs AmadaXtreme à bonbonnes séparées.
Côté pneus 4×4, c’est Maxxis qu’a choisi Max avec des 38/12.5/16 monté sur des jantes à beadlock TrackRock qui viennent maintenir le talon des pneus et permettent de rouler à très basse pression sans risquer de déjanter. Max utilise des dégonfleurs Staun. Ces petits accessoires se vissent sur la valve du pneu. On le règle sur une pression (en faisant des essais) et ensuite il suffit de le visser pour que le pneu se dégonfle jusqu’à la pression que l’on a prédéfinie.
LES + DE LA PREPA DU KZJ
- la stabilité
- l’empattement est vraiment bien
- les angles sont au top
LE – DU PROTO
- le rayon de braquage n’est vraiment pas top, il est prévu de rajouter des freins séparés