Départ de Merzouga, 108 km de navigation sur des grandes plaines sablonneuses en direction de Marabout Sidi Ali et ensuite reprendre la piste blanche du Dakar jusqu’au poste militaire.
Ensuite passage dans le magnifique « cratère » de Tafenna. Un spectacle splendide, imaginez un énorme ovale bordé de montagnes et de falaises de 22 km sur 8. Un monde totalement minéral, avec une passe d’entrée et une passe de sortie. Le tout, sur une piste pleine de rochers avec des passages trialisants. Aussi beau qu’impressionnant, cet endroit du Maroc est un incontournable.
Ils nous ont dit
Valérie & Philippe Delahaye #206 buggy Bat Racing 2004
Pourquoi on est ici, c’est un ami qui nous a dit il y a 5 ans, pourquoi ne pas s’inscrire à un rallye? J’avais déjà fait du raid en 4×4, Libye, Maroc, Mauritanie. Première expérience concluante sur un Toyota KDJ 120, sur les Pionniers. On avait adoré, on s’est pris au jeu. On rentre, on refait la voiture, on voit ce qui ne va pas, on repart. On a aussi fait le TDC et là bas, je suis resté planté à El Borma une nuit. L’année dernière nous sommes venus pour les Pionniers Classic. On a tapé avec le KDJ et comme je voyais les buggys, je me suis dit que plutôt que de réparer le KDJ on allait passer à autre chose. J’ai aussi dit à ma femme que ça serait un peu plus confortable. Car c’est elle ma copilote. Pour nous, le but, ça n’est pas de gagner mais de le faire nous deux. On a donc choisi un buggy que je suis allé voir en Hollande mais il a été vendu le matin de ma venue. On a donc changé notre fusil d’épaule avec ce Bat Racing (Afrique du Sud) à Biarritz. On a un moteur V6 Nissan 3.5l et une boîte Sadev, ça marche bien, ça n’a rien à voir avec ce qu’on avait. C’est joueur, puissant, et c’est fun.
Jusque là ça se passe bien. Et je rajoute que ce sont les premiers tours de roue. On ménage la monture mais on regarde quand même au chrono. On se régale, les deux première étapes, découverte, prise en main en direct sur les spéciales. Les étapes sont fabuleuses, il y a de la diversité dans le terrain, c’est un peu dur, un peu mou, un peu sinueux, un peu rapide, un peu roche et un peu sable. Si on regarde ce qui s’est passé avec les intempéries, Philippe s’est démené sur les traces à refaire. A nous d’être vigilants car les pistes ont subi. Il y a quand même un sérieux, une qualité, c’est au chrono.
La spéciale du jour un régal pour les yeux, un régal pour le pilote, de la navigation à la trace, j’ai bien aimé mais il faut plus de vigilance de naviguer à vue, descendre un peu sa vitesse, perdre un peu des secondes mais arriver. De toute façon, c’est un marathon un rallye, il ne faut pas casser la voiture et aller au bout. Les pistes super roulantes nous ont permis de tester aussi la voiture mais en restant prudent. On est remonté dans le classement. Et on sera là l’année prochaine et aussi peut être sur la Merzouga 1000 car il y a une super ambiance. On essaie aussi d’attirer du monde, on motive nos amis.
Berrier Axel #265 Porsche 964DKR
Je suis un peu comme Obelix, je suis tombé dedans tout petit, dans la mesure où mon père avait comme hobbies la course automobile et a notamment couru aux 24 h du Mans. Passer toute la nuit dans le paddock m’a fait aimer l’odeur de l’essence, de l’huile et des pneus. Je me suis expatrié à Dubaï en l’an 2000, où j’ai pu découvrir certainement les plus grosses dunes au monde à savoir celles de l’empty quarter, coincées entre l’Arabe Saoudite et les Emirats. J’ai parcouru pendant de longues années ces dunes avec une bande de copains sur un quad. Je suis passé à l’automobile en participant à trois Abu Dhabi Desert Challenge, j’avais toujours en tête depuis tout petit, fasciné par les images du Dakar, de réaliser ce fantasme un jour. Ayant vendu toutes mes affaires l’année dernière, cela m’a permis de mener à bien ce projet. J’ai contacté l’automne dernier la société Nantes Prestige Autos, qui avait déjà réalisé plusieurs Porsches 959 et 953, pour plusieurs clients à l’occasion du Dakar Classic. J’ai contacté alors Jeremy Athimon, patron de cette société et je suis allé le rencontrer chez lui pour discuter de ce projet et également sur la possibilité de m’accompagner comme copilote, sachant que Jeremy est un couteau suisse, à la fois copilote et mécano.
Il était indispensable avant de participer au Dakar Classic 2025 de faire faire ses premiers galops d’essai à notre Porsche 964DKR, qui a été finalisée mi septembre. Le rallye des Pionniers tombait au parfait moment pour pouvoir faire des tests en situation réelle et de pouvoir faire les dernières modifications ou améliorations sur ce véhicule avant l’échéance du Dakar.s
La première étape n’a pas été de tout repos pour nous, sachant que nous avons cassé la tringlerie de boîte de vitesses à 20 km du départ, nous obligeant à bloquer la boîte en seconde grâce à l’intervention de mon copilote. Nous avons ramené la voiture sur la ligne d’arrivée à 5000 tours minute en ayant l’oeil sur la température d’huile. La seconde a été assez cassante pour la voiture et a permis de comprendre qu’il ne servait à rien de pousser son véhicule à fond mais de plutôt le ménager afin de le mener à bon port. A ce propos, nous avons préféré oublier la deuxième spéciale d’hier pour réparer la voiture convenablement et être à 100% pour aujourd’hui. Bien nous en a pris, car nous avons ménagé la voiture pendant 210 km sur des terrains variés et avons pu signer à l’arrivée le 10 ème temps. Nous avons eu à faire face à des pistes rocailleuses, du sable, du fesh fesh, du sable boueux à cause des pluies avec cerise sur le gâteau, une partie trialisante très cassante dans le « cratère » à l’est de Tagounite (dépression de Tafelna), cette partie m’a terrifié n’étant pas habitué à ce type de terrain.
Je trouve que le monde du rallye raid est un monde de gens assez ouverts et il règne une bonne ambiance dans le rallye des Pionniers Classic. Je m’attendais à un rallye bien plus facile en terme de pistes et j’en ai eu pour mon compte. Je suis satisfait de l’organisation.