C’est ma seconde participation sur ce rallye et la quatrième fois sur une course organisée par Philippe Rey et ses équipes. Depuis le début de cette collaboration entre Rallye Pionniers Classic et Merzouga 1000 Classic, je suis intimement convaincu que ces courses en mode cross country et au chrono sont vouées à un bel avenir. On y trouve ce qui a fait la légende des anciens rallyes raids : chrono, road book, entraide, tracés difficiles. Retrouvez les avis des pilotes et copilotes.

Les débuts de telles épreuves sont toujours un peu compliqués mais leur évolution va dans le bon sens et le nombre d’équipages est en croissance. Non seulement on trouve plus de teams venus de France mais aussi de l’étranger. Et, sur ce point, je pense que la vocation de ces deux rallyes sont de s’ouvrir à l’international et de réunir de très belles voitures. Il y avait cette année sur la Merzouga, par exemple, un exceptionnel Range Rover Halt’Up remis à neuf par Gregoire de Mévius, deux buggys Cotel (un avec Hervé Cotel 78 ans et l’autre piloté par Gilles Florin 79 ans) dont le premier fabriqué par Hervé en 1981. Sunhill et Cotel sont les premiers à avoir introduit les buggys sur le Paris Dakar de l’époque. Il y avait aussi pour compléter le joli plateau un buggy Baja Bug Mc Kenzies’s venu tout droit des USA, une 504, une Audi S2 Antar 1996..
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La Merzouga 1000 est fidèle à la volonté de Philippe Rey de faire des rallyes qui savent être exigeants en terme de difficulté, ça n’est pas une promenade de santé, il y a bien du niveau, du technique sans oublier de la vitesse sur pistes typées WRC. Un format compact de 5 spéciales mais au final il y a quand même 1250 km de course.
Le tout se fait au chrono, qui sera le juge de paix, en suivant, le règlement maison : 4C Cross Country Chrono Classic. Les équipages naviguent grâce à un road book papier qui est épaulé par un Stella III Evo (qui assure aussi les fonctions de tracking, communication et de sécurité). Le directeur de course, Mhamoud Essoussi est chargé de faire respecter le règlement et les pénalités en cas de WP loupés.
Au niveau des spéciales, les tracés sont variés et proposent tout ce que le Royaume du Maroc peut offrir comme diversité. Petit ajout cette année, une section dans les dunes de Merzouga qui a été plébiscitée par les pilotes. Ni trop dure, ni trop facile, en bordure de l’erg afin de ne pas laisser une voiture plantée au milieu du bac à sable, c’est à renouveler. Philippe se plait à faire rouler les autos dans des paysages magnifiques, on notera de belles montées dans de petites passes, le passage sur le lac Iriki, les dune de Merzouga, un joli canyon un peu à la Indiana Jones.


Concernant l’ambiance, je vous laisserai lire les commentaires plus bas dans cette page, mais je souhaitais mettre l’accent sur l’entraide que j’ai pu voir entre les différents teams. Par exemple Bolk Dakar Rally Team, venu de Hollande, n’a pas hésité à donner des pièces de son buggy pour faire « rerouler » l’autre Fast & Speed présent. Il en va de même pour qui a besoin d’un coup de main, d’un conseil, il finira toujours par trouver un autre concurrent qui va le lui donner.
L’équipe de bénévoles réunit une quarantaine de bénévoles, l’équipe médicale bien fournie avec ambulance, véhicules sur la piste, deux médecins français urgentistes, des infirmiers, des kinésithérapeutes et un ostéopathe. Sur la course, un hélicoptère avec médecin à bord est chargé d’assurer la sécurité et une éventuelle évacuation rapide.
Max Delfino comme professeur pour l’utilisation du Stella, n’est pas non plus avare de conseils concernant la navigation, la préparation du road book ou encore comment bien lire les notes à son pilote. Il a organisé plusieurs sessions de groupe pour les débutants, mais c’est aussi l’occasion pour des copilotes plus confirmés de revoir les basiques ou de poser des questions.
En complément, une équipe média est là pour diffuser vidéos, informations, photos au fil des jours sur les réseaux sociaux.


Philippe Rey répond à nos questions
Comment s’est passée cette seconde édition ?
Une édition incroyable. Lorsque j’ai fait le parcours avec Graziano, j’avais conscience que le parcours était cool mais en course, il a pris une autre dimension. Les compliments des concurrents nous ont vraiment fait chaud au coeur.
Tu as réussi à réunir un très beau plateau de véhicules classiques, tu peux nous en parler?
Pour réunir un plateau de beaux véhicules, il faut les connaître, connaître leur historique, se souvenir de qui les a construits, pilotés, connaître les copilotes et leur palmarès. C’est plus facile si tu as fait plus d’une centaine de courses dans les années 90. Je conseille les clients pour leurs achats. Bien souvent j’ai plus d’infos sur le véhicule que l’actuel propriétaire. Les collectionneurs me consultent pour la cote car ils espèrent faire un jackpot. Mais un véhicule qui court a plus de valeur qu’un véhicule en expo dans le fond d’un garage. Ce n’est pas toujours compris, il faut expliquer. Par bonheur il y a de belles « sorties de grange » à faire sur des voitures des années 90. Avec le Cross Country Chrono Classic (4C) le rêve est redevenu accessible.
Comment était le tracé par rapport à la première édition?
Cette année le rallye n’est pas plus dur, c’est la diversité des paysages et des types de terrain qui a marqué cette édition.Nous avons atteint notre objectif de 1000 miles sur un parcours de type championnat du monde. Le Maroc nous offre des possibilités quasi infinies d’émerveiller nos concurrents. C’est une chose dont chacun doit être conscient, respectueux et reconnaissant.
Sais-tu comment sera ta Merzouga 1000 idéale l’année prochaine ?
On va savourer cette édition 2025 et penser à la 2026. De nombreux points sont à améliorer et de nouvelles idées sont à tester dès le Pionniers Classic 2025 mais le format est validé.
A 6 mois du Pionniers Classic 2025, que peux-tu nous en dire?
Le VSD Pionniers Classic va prendre une dimension internationale en 2025. De nombreuses demandes de renseignements émanent de pays étrangers. Je suis ravi de cet intérêt. Belges et Hollandais étaient présents à la Merzouga 1000 et on prévoit une forte colonie italienne. Notre objectif est de devenir la course classique de référence, celle qui fait rêver. J’ai une équipe formidable autour de moi qui travaille d’arrache-pied dans ce sens. Le règlement 4C a suscité un intérêt particulier auprès d’organisateurs d’épreuves nationales comme au Portugal, un pas de plus vers ce qui n’est pour l’instant qu’un rêve, le World Classic Desert Tour.
Nous ne sommes qu’au début de cette aventure.
Maintenant je vous laisse découvrir les avis de quelques équipages
Axel Berrier Porsche 964 DKR
La Merzouga 1000 2025 était un Rallye Raid très exigeant en terme de concentration. Les reliefs variés comme le Fesh-Fesh, rocaille, sable, boue sèche, canyon s’enchaînent les uns après les autres, demandant une lecture du terrain assez précise derrière son volant, l’erreur se payant cash !
Les étapes sont assez longues jusqu’à 315 Km par jour et ne laissent pas la mécanique se reposer demandant un travail important pour les mécanos à l’arrivée au bivouac. Les paysages sont a couper le souffle tel le Lac Irriki ou la vallée des scorpions…
Je tiens à féliciter Philippe Rey et son équipe pour ces instants riches en émotion qui resteront à jamais gravés dans nos mémoires et suis définitivement prêt à »remettre le couvert » pour l’année prochaine. Le tout, dans une ambiance très amicale au sein des participants au bivouac. Longue vie à la Merzouga 1000 et au Rallye des Pionniers !
Bolk Dakar Rally Team
Nous avons vécu ce rallye comme une expérience agréable et conviviale. Après un voyage difficile durant lequel tout le monde s’est entraidé, nous sommes arrivés à temps pour le départ le premier jour. Le décor de la première étape était fantastique ! De belles pistes sinueuses. La voiture se comportait plutôt bien pour une première étape. Le roadbook était bon, mais il a fallu pour la première fois comprendre ce que Philippe avait en tête. Mais tout s’est déroulé sans problème. À la fin de la première étape, nous avons remarqué un problème avec la boîte de vitesses. Et au départ du deuxième jour, nous avons commencé à entendre un léger bruit venant de la boîte.
Néanmoins, nous avons pris le départ de la deuxième étape. Après environ 50 kilomètres, nous sommes entrés dans du sable fesh-fesh … très profond, et la température est montée jusqu’à 125 degrés. Nous avons essayé de refroidir le moteur en roulant doucement, mais après quelques minutes, nous nous sommes arrêtés. Le moteur avait perdu toute son huile et son liquide de refroidissement, donc le rallye s’est terminé là pour nous. Nous avons tout de même parcouru tout le chemin jusqu’à l’arrivée en profitant des plus beaux paysages. Nous étions tristes de ne pas avoir pu rouler la dernière partie du rallye.
Nous espérons revenir en octobre pour le Pioneer Classic 2025, avec la même voiture mais un autre moteur.

Gregoire de Mévius
C’est le rallye que j’attendais depuis 5-6 ans parce que le format est parfait, le nombre de km de pistes est parfait. Je n’ai pas de reproche, en fait Philippe c’est lui le pionnier, il fallait oser le faire. Franchement tout était parfait, plus le fait que j’ ai fait plein de belles rencontres. On a eu une semaine de rêve avec notre voiture, zéro gros soucis. Ça serait top si on pouvait être 35 l’année prochaine, il le mérite sans problème. Je pense que à tous ceux que je vais croiser je vais leur dire venez, si il pouvait en faire deux comme ça par an je serais le plus heureux du monde. Je ne vois pas quel pays actuellement peut accueillir ce genre d’épreuve, c’est sûr qu’ on se retrouverait dans la même zone. Merci Philippe, bravo Philippe,c’est vraiment sincère.

Hervé Cotel Buggy Cotel
C’était un très beau rallye, très bien organisé au niveau road book avec des étapes ni trop longues ni trop courtes, c’est un bon compromis, il y a toute sorte de terrains : vallons, rochers, rapide, sable, tout ce qu’on peut trouver au Maroc. Le Maroc c’est vraiment un jardin pour s’amuser. Pas trop long dans la durée, 5 jours, pour moi c’est bien. On arrivait de bonne heure avec des étapes pour les plus grandes de 350 km, il y a des étapes on a fini à 11 h le matin, c’est pas mal. Nous on a merdé dans la première étape car on prenait le volant une fois sur deux, mon pilote a été surpris par le sable, on a eu trois plantages et pour s’en sortir en deux roues motrices c’est pas évident. On a eu la chance que la Porsche 959 nous ait sortis. C’est l’esprit convivial et faire play de ce rallye là. Quand tu fais le Dakar avec 600 concurrents, tu ne connais personne, on ne s’arrête pas forcement, ici c’est autre chose, on s’arrête, on prend des nouvelles. Dans la Passe Taga, on est tombé en panne de démarreur, tout le monde nous a demandé si ça allait, c’est rare en rallye de voir des gens comme ça, je trouve ça nickel. Le staff était sympa, l’équipe médicale aussi, très pro. Au niveau road book, rien à dire, si ce n’est les quelques modifications du soir, mais c’est habituel. De belles dunes sur l’arrivée à Merzouga, c’était chaud, moi je me régale en buggy là dessus. J’ai fait le Dakar en 80 et 81 avec ce buggy et René Medge était premier, j’ai fait des photos avec le range de Matthias, j’ai fait un petit parallèle des années après. C’était sympa. On est 8ème au général, 3ème du groupe Pionniers, premier en deux roues motrices.

Grégory Florin Buggy Fast & Speed V8
En quelques mots: Une très jeune épreuve qui a vraiment tout d’une grande ! Un parcours hyper varié et très intéressant du roulant du franchissement de vrais dunes à franchir et des vraies belles voitures de course historiques, des équipages hyper sympa, des équipes de mécano qui s entraident et une organisation qu’il faut vraiment saluer!!!
C était presque trop court!!! Vivement la prochaine ! À bientôt.

Valérie Delahaye Buggy Bat Racing
Mon ressenti sur cette merzouga 1000 de 2025 , des paysages splendides à couper le souffle, des kilomètres que l’on avale sans même s’en rendre compte. Des spéciales rapides (wrc) des pistes sablonneuses, parfois caillouteuses voir même trialisantes, et même des dunes.
Un vrai plaisir à rouler et à copiloter. Pour ma part j’ai trouve que la dernière spéciale n’était pas la plus longue en revanche je l’ai trouvée très technique pour le co-pilotage, il y en avait pour tous les goûts. Et pour finir l’ambiance est juste incroyable. On a l’impression d’être en vacances avec une bande de potes. Tout le monde rigole, demande des nouvelles, enfin bref tout le monde se soucie de tout le monde.

Amandine Quenoy et Ludovic Lepagnot Audi S2 Antar
Nous avons vécu cette aventure comme un apprentissage de la discipline avec tous les jours un jour meilleur : du premier jour où nous n’avons pas roulé jusqu’au dernier où nous nous somme régalés avec une performance à la clef. Nous avons traversé des paysages magnifiques, rencontré des personnes formidables et bienveillantes qui nous ont soutenues et encouragées. Le véhicule que j’ai reconstruit à fait ses preuves de fiabilité et il a su me rendre l’énergie que j’y ai consacrée.
Merci à Phillipe et son équipe d’avoir cru en nous.
Philippe Patenotte Buggy Cotel 1981

Quoi dire ? Si ce n’est que c’était très bien. Une grande convivialité , un gros parcours , dur mais magnifique avec toute la diversité que procure le Maroc, des étapes longues mais les courtes liaisons nous permettaient de profiter des lieux d’étapes très confortables et remédier à l’entretien des véhicules.
Une très belle épreuve, un joli moment.
Julien Texier Range Rover VSD V8
Bref retour sur la Merzouga.
C’est un format de course vraiment sympa, avec une ambiance très conviviale, un plateau varié. Nous avons eu beaucoup de plaisir dans ce tracé adapté à notre voiture. Nous avons hâte d’y retourner.

Frédéric & Alfonso Larre Porsche
Le Rallye MERZOUGA 1000 que j’ai eu la chance de faire avec mon fils Alfonso, 18 Ans , s’est déroulé comme la vie , avec des hauts et des bas , pour un bilan plus que positif . Nous repartons ravis car la MERZOUGA 1000 allie à mes yeux toutes les caractéristiques rendant l’expérience des meilleures : courte durée (5 jours intenses), tracés techniques et paysages variés aussi beaux les uns que les autres (pistes empierrées, sablonneuses, dunes, remontées d’oueds, erg, champs de pierre, pistes type WRC), très bons hôtels, équipe d’assistance sympa et dévouée (un Grand Merci à eux car je les ai fait bosser nuits et jours), concurrents sympas et solidaires, très bonne organisation sportive et médicale, encadrée par une très sympathique équipe de bénévoles totalement dédiée et dévouée et un hélico.
En fait l’esprit réussi par Philippe REY et son Equipe est du style « On est une bande de potes et on se fait plaisir sur un tracé digne des plus grands rallyes-raids, avec le meilleur confort, et l’infrastructure médicale, logistique et sportive adaptée » , le tout dirigé par l’élégant Mahmoud ESSOUSSI !!!
Cerise sur le gâteau avec la présence de Max DELFINO et ses précieux conseils, permettant aux copilotes dont Alfonso, de découvrir la théorie et de se parfaire en pratique de copilote, alors qu’il ne connaissait rien à cette activité avant le départ .
A refaire sans nul doute , la vitesse me plaisant plus que la régularité.
Alfonso :
La Merzouga 1000 a été une expérience formidable à vivre.
Malgré les problèmes mécaniques auxquels on a dû faire face, je ne garde que des bons souvenirs de mon premier rallye fait avec mon père.
L’organisation était top, avec un esprit familial et de passionnés, que ce soit les concurrents ou les membres de l’organisation.
J’ai également pu découvrir le Maroc et ses zones désertiques où je n’étais jamais allé, en passant par des paysages magnifiques et tous différents les uns les autres.
Enfin bref, une superbe expérience !!

Julien Texier Range Rover V8 VSD
Après ma participation au Dakar Classic 2023 je ne pensais pas refaire un rallye raid de suite mais l’occasion d’acheter cet ancien range s’est présentée et une discussion avec Marine (ma jeune copilote novice) a précipité cette nouvelle aventure. J’ai fait mes premiers tours de roue la veille du rallye et c’était pas gagné, gros changement par rapport à mon ancienne monture (Porsche DKR) et ma discipline habituelle (rallye VHC). La première journée fut compliquée avec une crevaison dès le deuxième kilomètre (je suis parti trop vite je me croyais encore en Corse mon dernier rallye VHC et on s’est aussi ensablé.
Après cette première journée test on a commencé à prendre notre rythme moi au niveau de la voiture et Marine au niveau de la navigation. La suite s’est bien déroulée jusqu’à un court circuit l’avant dernier jour qui nous a fait perdre le ventilateur et pour finir nous a fait une surchauffe moteur. Les mécaniciens ont bossé dur pour nous faire repartir le dernier jour et finir cette superbe course. Ce format de 5 jours est vraiment sympa et l’organisation est au top. Un grand merci à tout le monde , on reviendra à coup sûr l’année prochaine.
