L’habitude est prise pour les équipages de se retrouver avant 8h sur le lieu du départ. Comme d’habitude notre motard s’élance en premier vers le sable de l’Erg Chebbi.
Pendant ce temps, la tribu de Loasis s’est patiemment alignée au pied des dunes. On sent bien que quelque chose de pas habituel est en train de se préparer. Benoît, l’organisateur vient planter un fanion à quelques centaines de mètres en pleine ligne droite. Que vient il faire là ?
Tout simplement il va servir de point de repère pour les concurrents qui devront le laisser sur leur gauche. Un indicateur indispensable car aujourd’hui c’est un départ en ligne. Les moteurs ronronnent, on sent les pilotes piaffer d’impatiente et enfin c’est le départ façon charge de cavalerie héroïque.
Enfin tout au moins pour ceux qui se faufilent, mettent les gaz, se placent dans le début de la mêlée. En effet dans un bruit de moteurs grondants, la poussière se lève et va refroidir les ardeurs des concurrents qui n’ont pas, soit la puissance nécessaire, soit se sont laissé enfermés. Pour eux, ça sera plutôt à un rythme de sénateurs qu’ils parcourront cette vaste ligne droite avant d’aller s’aventurer sur les pistes en attendant que le « fog » disparaisse.
Mais peu importe, car le plaisir était là, c’est aussi cela qui fait de Loasis un rallye qui va reprendre certains codes des rallyes à l’ancienne et cela nous fait plaisir.
Pour les autres participants dans les catégories rallye versions difficiles, c’est une autre paire de manches. Si le départ est beaucoup plus calme, eux vont avoir, pour se mettre en jambe, près de 25 km de dunes comme petit déjeuner. Ensuite ce sera un enchaînement de pistes variées avec des difficultés techniques et du roulant.
Yvan Pierre Dard nous fait découvrir le parcours du jour : 273 km
Départ direct dans les dunes, ça c’est excellent, iI faisait encore frais. 25 km de dunes le matin c’est beaucoup mieux qu’à midi. Ensuite on a enchaîné des pistes plus ou moins roulantes et avec plus ou moins fesh fesh avant Ouzina. On a aussi eu des accès à des petites vallées, donnant un gout de spéciale WRC un peu façon terre battue.
Ensuite nous avons fait Ouzina avec des petites dunettes cassantes et beaucoup de cailloux à éviter impérativement en bas des dunes. Là bas, pas d’anticipation possible il faut rester les yeux biens ouverts. Les dunes d’Ouzina sont toujours aussi belles. J’aurais préféré passer plus sur les sommets qu’éviter la difficulté par la droite mais ca reste de belles dunes. On a ensuite eu des enchaînements de pistes et d’oueds, de petits lacs blancs (Dayet) et pistes sablonneuses jusque la traversée du Rerris, avec toujours autant de fesh fesh virant au talc. Sortie du Rerris où pour une fois il y avait de eau (!!!) la remontée est majestueuse sur la passe d’El Marekh avec un canyon magique.
Puis 20 km de plateaux roulants, sans difficultés de navigation donnant accès à une passe ensablée et caillouteuse entre deux montagnes, on avait des franchissements assez techniques, il fallait avoir une trajectoire précise.
Redescente dans la vallée et c’est au tour d’enchaînements de pistes et d’oueds sablonneux qui nous rapprochent de la civilisation et des cultures. Remontée finale dans un oued avec des touffes d’herbes à chameaux sur la fin, et ce, jusqu’à l’arrivée. Tout s’est bien passé pour nous, c’était top. Un tout petit peu de jardinage sur les plateaux, captivés par les paysages, nous avons perdu le fil de la course mais nous avons vite rectifié pour récupérer la bonne trace.
Sébastien Tocaben #01 KTM 450 Rally
Sébastien étant le seul parripicant à moto, il se met en concurrence avec les SSV et les buggys. Hier soir il était deuxième au général, toutes catégories confondues, et ce soir je perdrai un peu de temps par rapport au premier Hugues Lacam sur son SSV. D’autant plus que j’ai eu une panne de GPS. Je l’ai attendu et je suis resté derrière eux pour avoir la piste. Mon écran étant tout noir. Il s’est arrêté quand il a vu que j’avais des soucis, on a discuté un peu. Il m’a fait l’ouvreur sur les 60 – 70 derniers km.
Etre derrière quelqu’un ça n’est pas évident, il y a de la poussière. Il faut laisser un espace assez conséquent mais pas non plus trop loin pour ne pas le perdre de vue.
Par contre les dunes ce matin c’était chouette, partir seul devant c’est à la fois excitant mais il faut rester vigilant, ne pas se tromper, c’est compliqué. Depuis le début du rallye, je fais ouvreur en partant premier, je n’ai aucune trace, le paysage est vierge.
L’ambiance ici est très bonne, le paddock se soutenant mutuellement en cas de nécessité, de panne ou de soucis. Pour les road book, il n’y a rien à dire, c’est au millimètre près, il est vraiment bon Benoît là dessus. Après on a de tout du roulant, du cassant, de l’oued, du technique. On sue un peu sur une partie et après ça calme le jeu. C’est un rallye peut être plus technique que pas mal d’autres qui privilégient le roulant. Ca me donne envie de revenir, pas la peine de me poser la question. C’est peut être un « petit rallye », mais il est vraiment bien. Et des rallyes, j’en ai fait.