Truggy Mecapark, un buggy de rallye à moteur Porsche

Le Truggy de Mecapark : un buggy deux roues motrices

Le Truggy est une conception de son pilote, Richard Crétier. J’ai croisé la route de ce buggy sur les pistes du Morocco Desert Challenge 2018.

Pour la petite histoire, quelques jours avant le départ de la course, dans un restaurant près de la grande place qui sert de parc aux différents véhicules du rallye, j’en viens à discuter avec des français qui étaient à une table voisine. Je leur explique qui je suis et ce que je fais, journaliste, photographe et éditeur du magazine Journal du 4×4. Là ils me disent : « tiens tu devrais aller voir le buggy bleu de Mecapark, il y a une histoire à raconter, c’est un assemblage d’un buggy US avec des bouts de châssis tubulaires ».

Le lendemain je pars à la recherche du propriétaire et quand je lui dit un truc du genre : »c’est toi qui a bricolé un buggy US, qui l’a découpé et a rajouté des bouts pour en faire un proto maison », je vois tout d’abord dans son regard un peu d’étonnement, pas mal d’agacement, je sens qu’il prend assez mal mon entrée en matière. Là je lui explique que ce sont ses collègues qui ont décrit l’engin comme ça et que mes paroles n’avaient rien de péjorative et que si sa susceptibilité avait été atteinte, il fallait voir ça avec ses potes … Quelques minutes plus tard Richard et moi discutons de son engin et de mon projet de faire un reportage dessus. C’était mal enquillé au début mais à la fin tout s’est bien passé, ouf, je n’aurais pas eu envie de me retrouver avec une clé à molette encastrée dans mon crâne 🙂 Le véhicule est suffisamment sympa et atypique avec une équipe tout aussi sympathique pour en faire un joli papier.

C’est une voiture hybride car elle a pour base un châssis de Ford Ranger sur laquelle une structure tubulaire a été rajoutée. A l’origine, Richard avait un véhicule US sur la base dudit Ranger mais l’engin n’était plus aux normes. Comme il souhaitait encore l’utilisé, il a décidé de partir d’un bout de châssis et a retravaillé entièrement l’ensemble. C’est ce que nous allons voir dans cet article. Mais avant voyons un peu le pedigree du pilote et de son copilote.

Richard CRÉTIER pilote

Président de MECAPARK ENTREPRISES, société préparant des véhicules spéciaux (entreprises, ONG, particuliers, compétition)
création en  1989 du club 4×4 STRAKELL OFF ROAD, maintenant secrétaire, ainsi que vice Président du CODEVER (époque Steiner).
1981 à 1985 Team SUNHILL/Préparation des buggies et véhicules d’assistance pour le Paris-Dakar, 24 Heures T.T de Mauléon, Baja Aragon, etc
1985 Etienne SMULEVICI/Assistance à la Baja Montesblancos (Esp)
1987-88-89-98 Rallye de Tunisie/Pilote et Co pilote (classé en 87-88-89 sur Range Rover T3 préparé par mes soins, abandon en 98 sur Pajero T3 ex Sonauto)
1989 Baja espagnole/Pilote (classé sur Range Rover T3) RAC championnat du monde des rallyes/Navigateur (classé sur 205 GTI g N)
Depuis 1991 Randonnées 4×4 France, Espagne, Maroc et Tunisie
1999-2000 Trophée des Gazelles au Maroc/Ouverture et fermeture des pistes, pose des balises/parcours 80% hors piste/navigation au GPS.
2002-2004 : Rallye Dakar sur buggy US Class 1
2006 Rallye de Tunisie avec Marc Racine, premier concurrent paraplégique à avoir terminé une épreuve de la Coupe du Monde FIA des Rallyes Tout-terrain (36 ème – 3ème de la catégorie des véhicules de série) sur un Mercedes officiel ML 450
2009 : Rallye Tunisie – Lybie Oilybia sur Mercedes ML 320
2010 : Rallye Tunisie – Lybie Oilybia –manager team Mecapark /Wilcat 318 (17ème)
2011 : AFRICA ECO RACE – Team manager Mecapark /Wildcat 318 (13ème) Wildcat 315 (15ème) TUNISIE OILYBIA – Team manager Mecapark /Wildcat 320 (9ème) et premier diesel privé derrière BMW
2012 : TOUAREG RALLYE au Maroc – Pilote du Truggy Mecapark (39ème) avec Marc Racine.
2014 : AFRICA ECO RACE – Team manager Mecapark /Wildcat 318 (11ème)
2015 : CARTA RALLYE – Pilote du Truggy Mecapark (18ème) OILIBYA RALLYE DU MAROC – Copilote du BMWX6 Mecapark (non classé)
2016 : LIBYA RALLY 2016 : Team manager Mecapark /Pajero 3.2 (7ème catégorie raid)
2017 : Morocco Desert Challenge (abandon)
2018 : Morocco Desert Challenge (9ème 2 roues motrices)

Arnaud LE BOURDON copilote

30 ans de licence FFM. Directeur de course et président du jury sur le championnat d’enduro..
1993 : Champion de Bretagne d’endurance 6 heures en 125 CC.
1995 : Tour de Madagascar et Perth Cairns en Australie.
2000 : 75ème de l’Enduro du Touquet.
2010 : Finisseur du Dakar en Argentine – mécanicien assistant de 3 motards.
2013 :Podium en vétéran du championnat de Bretagne d’enduro.
2017 : Finisseur des 6 jours d’enduro ISDE – Coupe du Monde.
2018 : Morocco Desert Challenge (9ème 2 roues motrices)

Les détails techniques du Truggy

Richard a du faire un peu le géotrouvetout afin de faire un deux roues motrices maison et il y a passé sur la durée près de trois ans à raison de deux heures par jours et 50 week end dans l’année et avec l’aide de copains. Il ne suffit pas en effet de faire un châssis et de rajouter un arceau cage, il faut aussi penser le train avant et la géométrie de sa triangulation, adapter le couple moteur / boîte en porte à faux arrière, réfléchir aux suspensions, bref c’est un sacré boulot mais cela ne l’a pas fait reculer. Il ne restera donc plus que la partie centrale du Ranger, le reste devient tubulaire et correspond désormais aux normes FIA et est doté d’un passeport FFSA. De nombreuses heures ont été passées car tout est quasiment fait maison.

Des coffres sont aménagés pour recevoir du matériel et des outils, un sous le capot à l’avant et deux en partie arrière.

Le Truggy a été conçu pour être habile, avec des voies larges pour la stabilité. C’est un bel engin de compétition mais Richard regrette cependant de ne pas pouvoir faire de vrais essais. Dans la région Finistère Bretagne, difficile en effet de trouver dse terrains qui plus est susceptibles de ressembler aux postes marocaines. Si le véhicule mériterait d’être plus fiabilisé, il a cependant pas mal de qualités. Son moteur Porsche est fiable et suffisamment puissant pour emmener la bête. Les suspensions le rendent performant dans les pistes cassantes et sinueuse. Un petit surpoids peut l’handicaper mais ça n’est certainement pas non plus une enclume. Sa principale qualité est surement le plaisir qu’il apporte à toute l’équipe et à ses passagers.

  • Motorisation : moteur Porsche 964 atmosphérique (3ème génération de 911) 3.6 l / 2 soupapes par cylindre, carter sec d’une puissance de 300 ch et d’un couple de 35mkg – injection MOTRONIC – échappement inox OL Concept
  • boîte de vitesse PBS PH5 (Weddle Industrie USA), séquentielle à crabot, 5 vitesses – Richard n’en dit que du bien « l’avantage de cette boîte faite sur mesure c’est qu’elle coûte près de deux fois moins cher qu’une SADEV ou Mendeola et qu’elle est fiable »
  • la direction hydraulique est mixte Porsche / Howe, on trouve deux pompes
  • la transmission utilise des arbres Porsche G50 et des homocinétiques de Porsche 934
  • triangulation avant faite maison avec deux triangles superposés
  • à l’arrière on trouve des bras tirés
  • 2 combinés ressort amortisseur P2S à l’avant et 4 Proflex à l’arrière, tous à bonbonnes séparées et doté de réglages en compression et en détente
  • freins séparés sur l’arrière gauche et droite
  • carrosserie Mecapark et Glasswork (Californie)
  • réservoir de 200 l
  • 2 pompes à carburant haute pression, une pompe de gavage et un réservoir tampon de 1l
  • jantes Centerline avec pneus Maxxis Bravo Series MT-753 en 215/75R15
  • 2 roues de secours

Note : Mecapark réalise des clips en ABS qui se fixent sur les tubes afin de faire passer et de fixer des durites, des câbles (vous pouvez les contacter si cela vous intéresse)

La partie avant du buggy

Les suspensions

L’intérieur :

  • deux terratrips pour le copilote
  • un thermotrip qui surveille les températures des organes sensibles : boîte de vitesse, culasses, température extérieure
  • un accès facilité pour les fusibles
  • les traditionnels manomètres : compte tours, pressions huile et essence, température d’huile, il y a aussi un système avec un débitmètre qui permet de savoir la consommation d’essence afin de pouvoir selon un prévisionnel de consommation d’embarquer juste l’essence nécessaire pour chaque étape, etc
  • sièges baquets et harnais
  • un compresseur pour regonfler les pneus

L’arrière

Richard à propos du Morocco Desert Challenge

 » Le MDC, c’est sans doute le meilleur des rallyes TT new génération. J’ai essayé le Tuareg et le Carta qui restent loin derrière, il faut reconnaître à ces nouveaux rallyes, dans lesquels je mets l’Africa Race (que j’ai fait deux fois en assistance), le Heart of Morocco, etc. qu’ils sont une excellente alternative aux rallyes FIA qui ne laissent plus vraiment de place aux amateurs (budgets, contraintes réglementaires, prix de la licence, etc.), certes on peut toujours leur reprocher parfois la légèreté de leur règlement et de leurs contrôles – mais à ma connaissance ils ne sont pas plus accidentogènes que les rallyes officiels.. »

les plus du Morocco Desert Challenge : la qualité des parcours et du road book, l’encadrement, la convivialité, le prix, les vrais bivouacs

les moins : peut être la faible consommation de produits locaux, le pilotage de guerre de certains camions !

 

 

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