Après les heures perdues à la frontière Ukrainienne, lors du passage en Roumanie, la caravane des deux Sherpa et des quatre Kérax avait pris un grand retard et c’est à la nuit tombée qu’elle ralliait la ville de Radauti une petite ville frontière aux charmes certains.
Carrefour d’influences, occidentales, romaines, slaves, et byzantines, la Roumanie est comme un patchwork d’une grande richesse.
Par tradition, son peuple est chaleureux et hospitalier notamment dans les petits villages. Les campagnes bucoliques à souhait, des forêts immenses et somptueuses, des montagnes majestueuses, des panoramas époustouflants, des villes au passé chargé d’histoire comme des citées modernes tournées vers le futur attendaient les équipages.
Dès le lendemain, le convoi partait en direction du monastère de Sucevita. Nous sommes en Bucovine, région emprunte de spiritualité par le nombre et la beauté incroyable de monastères. Il n’y a que l’embarras du choix et il est impossible de les visiter tous. Si par la langue les Roumains ont hérité du latin, ils puisent les racines de leur foi des influences byzantines. 80 % de la population est orthodoxe si ce n’est plus ! La religion joue un rôle important dans la vie des Roumains principalement en Bucovinie et en Moldavie. Après cette visite écourtée d’un des plus beaux monastères de la région, le convoi prend la direction de Pietra Neamt.
La région a été victime d’inondations importantes et des travaux de rénovations des routes ont été entrepris. Toutefois, de longues portions de routes sont encore défoncées et la progression est ralentie. De surcroît, la neige se met à tomber lors du passage de deux cols. Mais pour les Sherpas et les Kerax ce n’est vraiment pas un problème tellement leur motricité est importante. Passé les cols, le convoi quitte la Bucovine pour la Transylvanie : direction Sghisoara où nous devons passé la nuit.
la cité de Dracula
Sghisoara est sans aucun doute la citée fortifiée la mieux préservée de la Transylvanie même si son coté “authentique” se voit un peu dénaturé par les quelques boutiques pour touristes. Un certain Vlad Dracul qui a prêté son nom à la légende de “Dracula” aurait vécu ici. Mais ce n’est pas le coté le plus attractif de cette petite ville classé au patrimoine mondial de l’UNESCO. Fondé par des artisans et des marchands allemands, appelés Saxons de Transylvanie, Sghisoara. nommée également la perle de Tirnava a eu, pendant plusieurs siècles, (près de 850 ans) un rôle stratégique et commercial important dans une région qui marque la frontière entre la culture latine et la culture byzantine orthodoxe de l’Europe du sud-est. On retrouve ces influences saxonnes dans toute la région du Judet de Mures. Toutefois, ce patrimoine culturel est menacé par la disparition des couches sociales et culturelles qui formaient et maintenaient les traditions de l’endroit.
La vie des villageois est assez rude. le voyageur étranger est souvent surpris par la vie très rurale des Roumains. Leurs activités tournent pour beaucoup autour de l’agriculture et de l’élevages (moutons et vaches). Chaque famille se nourrit de ce qu’elle produit, vendant le surplus sur des marchés “campagnards”. Rouler en Roumanie demande une attention de tous les instants.
Un grand nombre de charrettes tirées le plus souvent par des chevaux (mais aussi par des boeufs ou des ânes) circulent dans la campagne, sur les chemins mais également sur les routes à grande circulation !
De Sghisoara où l’expédition fait halte pour la nuit, le convoi prend la direction de Bacau. Au programme de la journée, le franchissement d’un col puis une longue route jusqu’à Bucarest. Contrairement à la veille, la neige s’est arrêtée de tomber, et la chaussée est dégagée. Les camions passent devant un marché aux chevaux, une curiosité locale, mais pas le temps de faire une pause. Cape to Cape est attendu à Bucarest.
Dès Plouesti, l’approche de la capitale se fait sentir et la circulation devient de plus en plus dense. Plusieurs fois, la progression du convoi est stopper dans des embouteillages. Enfin, nous arrivons chez le concessionnaire. Très vite les camions sont lavés puis dirigés sur le centre ville pour être exposés sur l’une des places les plus en vue de la ville.
Bucarest ville de la joie
Ville de contraste, où buildings modernes fait de métal et de verre jouxtent les immeubles de style , Bucarest ne retranscrit en aucune manière les impressions que nous avons ressenties dans le reste de la Roumanie. Profitant du boom économique en Roumanie, la ville se modernise même si l’emprunte du dictateur Ceausescu reste très présente. Avec une surface au sol de 45 000 m² et 400 000 m² habitables, le palais du parlement ( anciennement maison du peuple ) est le second plus grand bâtiment au monde et démontre la démesure du dictateur roumain. Sa construction en 1984 entraîna l’expulsion et le relogement de 40 000 personnes dans des immeubles parfois insalubres. Depuis 1994, le bâtiment abrite la Chambre des députés de Roumanie et le Sénat depuis 2004.
Après une journée de repos bien méritée, les équipages reprenaient le volant pour une nouvelle étape en direction de Sofia la capitale Bulgare.