Jeep YJ V8 d’Indian cars

Jeep YJ V8 d’Indian cars

Un V8 on the rocks…

Dédié à 100% au mythe Jeep, l’atelier Indian cars situé à Coignières (78) nous concocte régulièrement des Jeep musclées à la mode US. Si, dans la tribu, on a le respect de la vénérable grand mère Willys, on n’hésite pas à pourfendre le mécaniquement correct actuel lorsqu’il s’agit des Wrangler. Ainsi, après un Big foot à ponts d’Unimog mémorable et plus récemment la nouvelle JK traitée Hot rod avec son moteur Hemi de 400 Ch, Indian cars nous offre aujourd’hui un nouveau “Jeep shake“ au savoureux goût de Rockcrawling. De ceux que l’on ne croise d’habitude qu’à Moab, là-bas au pays de la Jeep…Ou en Europe à Chambon, au Jeep AOC.

Le Chambon sur Jeep c’est pas en Normandie ? Mais non, c’est dans le Puy de Dôme (63)…Pourtant les Jeep y ont débarqué en force, aussi nombreuses que sur la mémorable plage d’Obama (Omaha, pardon) beach pour ce rassemblement traditionnel. Celui qu’il ne faut pas manquer lorsque l’on est dingue d’engin Off road de la marque de Tolédo. Ils étaient d’autant plus nombreux puisque 2008 fut une année bien sombre sans ce rassemblement organisé par le Jeep AOC. Une année sabbatique pourtant mise à profit par Indian cars pour réaliser l’un de leurs plus beaux cocktails. En effet, c’est sur la base d’une bonne vieille YJ de 1989 que dans l’atelier on imagine un nouvel engin démoniaque directement inspiré des Jeep dédiées au Rockcrawling aux USA.

Mais pas d’illusion, il ne s’agit pas ici d’une une simple préparation basée sur des montages de kit made in américa. Si bien sûr les éléments de base de cette réalisation ont tous traversé l’Atlantique, le défi n’était pas gagné d’avance. Pour seule preuve, sachez que de l’YJ d’origine, il ne reste que la caisse et une partie du châssis. On ne pourra pas dire que chez les indiens de Coignières, on ne sait faire que du montage d’accessoires, histoire d’attirer le badaud. Pas besoin de cela, le succès de la nouvelle JK suffit largement à occuper les ponts de l’atelier.

Le tour de la bête

Signaux de fumée dans l’atelier…

Il a d’ailleurs fallu trouver le temps de griller quelques neurones afin de dégager les grandes lignes de ce nouveau projet. Dans le petit bureau de Stéphane Gisotti, le chef d’atelier, David Dalet et Cyrille Chateigner ne fument pas (c’est interdit) le calumet de la paix, mais déterrent le tomahawk autour du feu de camp, une fois les portes du garage fermées.

C’est validé, l’YJ sera un monstre destiné au franchissement extrême. Des signaux de fumée se dégagent déjà de la Jeep donneuse d’organe découpée à la disqueuse. La préparation sera radicale.

Mise à nu, la partie arrière du châssis d’origine est coupée 100 mm derrière les ancrages de caisse afin d’être remplacée par du tube acier qui permettra la réalisation de nouveaux ancrages de suspensions , une meilleure articulation du pont et un empattement rallongé de 192 mm.

On s’en doute, les ponts Dana disparaissent pour laisser place à ceux d’un Unimog 411. Le but ? Profiter des atouts de tels axes. Si leur solidité n’est plus à prouver, ces ponts type “portique“, offrent bien sûr une garde au sol hors normes et des blocages de différentiels, deux armes indispensables en Off road extrême.

La partie n’est pas simple, et il faudra quelques semaines à plein temps pour adapter le kit Rock Crawler “Long arm“ à ces transmissions surdimensionnées. Tout est à revoir, si ce n’est à créer. Ancrages, guidages et tirants de ponts réglables à rotules sont façonnés sur mesure et parfois de nouveau modifiés pour obtenir les sacro-saints croisements de ponts maximum.

Le second défi de cette recherche de motricité se trouve dans le choix des suspensions. Chez Indian cars, on ne lésine pas. Les fixations de suspensions sont réalisées en fonction de 4 Ori Struts ST. Nouveau type d’amortisseur qui a la particularité de ne pas nécessiter l’emploi de ressorts (système Air shock). Chargés de gaz nitrogène (environ 20 à 25 bar), ils permettent des réglages en compressions et détentes très pointus, mais surtout une stabilité de l’assiette de la Jeep et des débattements qui peuvent atteindre les 1170 mm. C’en est fait de ce châssis roulant, qu’il faut passer à la mécanique.

Dans ce domaine, même débauche d’organe d’exception. Un gros 5,3L V8 Vortec et son injection LS1 développant 335 Ch prend place sur des silent blocs maison. Un échappement inox Delain 2x 4 en1 viendra donner le tempo.

Toujours dans le but de libérer le mouvement du pont (avant, cette fois), on greffe sur ce bloc un carter sec plus discret que celui d’origine. Le refroidissement sera assuré par un radiateur sur mesure et son vase d’expansion inox, alors que l’huile aura lui aussi son radiateur, son filtre déporté et sa bonbonne de 10L.

Afin de gaver correctement dans toutes les positions du registre Rockcrawling le vorace V8, l’alimentation en carburant se fait par le biais d’une pompe Bosch (3,5 bar) puisant le précieux liquide dans le réservoir de l’YJ placé dans la benne.

Moteur O.K, il est accouplé à une boîte automatique (4L62) à 4 rapports Chevrolet équipée d’un levier à cran de sécurité B&M.

Ajoutons à cela une boîte de transfert Atlas à deux rapports (3,8 :1 et 1 :1), très réputée pour ses dimensions réduites, sa solidité (malgré un carter aluminium) et nous sommes en présence du nec plus ultra en matière de choix dans le domaine de la motricité de l’extrême. 4×4, 2X4 ou 4×2, chaque pont s’enclenche séparément, c’est au choix selon le terrain et la zone à franchir.

Barres stabilisatrices, arbres de transmissions sur mesure montés, il restait à passer les commandes de blocages de différentiels par câble de l’Unimog au plus pratique système pneumatique et se pencher enfin sérieusement sur la direction et le freinage de ce monstre en gestation.

On passe dans ces domaines au “Full hydraulic“ avec vérin PSC (Power Stering Control) et le kit de pompe hydraulique qui va avec. au passage, le système de freinage en profite, s’offrant disques ventilés, étriers 4 pistons Wilwood, amplificateur de freins (type Hummer), limiteur de pression et enfin des leviers séparés agissant sur le train arrière. L’ensemble du fluide est refroidi par un petit radiateur muni d’un ventilateur Derole placé à l’arrière. Un vrai char d’assaut !

La caisse de l’YJ rentre de peinture reprenant la couleur orange traditionnelle d’Indian cars. On y installe un arceau, deux sièges baquet et harnais, des demi portes tubulaires et de symboliques ailes avant. Devant, la calandre Jeep on trouve juste un treuil Come ‘up DV 12000 (6T), précédé d’un Stinger overider, sorte de pare chocs anti casquette avant.

Il ne manquait plus que les jantes Hutchinson réalisées sur mesure en 16,5’x10, pour monter les impressionnants pneus 15/38,5-16,5 LT Super Swamper. L’envoûtant V8 gronde, les manos sont tous O.K…

J’ai révé du Desert du Moab

Notre monstrueuse création signée Indian cars y ferait figure de classique du genre, comme elle aurait sa place à Pritchett Canyon ou Three Peaks, hauts lieux de débauche Off road US. J’aurais aimé pouvoir faire rouler cette Jeep dans ces espaces mythiques du tout terrain

Mais chez nous, avouons que sortir de l’atelier de Coignières aux commandes de cet engin, c’est croire dur comme fer à l’aventure. On ne passe pas inaperçu au milieu du bien morne paysage automobile Européen. Un contraste tellement flagrant, constat d’une standardisation galopante, qu’il est risqué de s’aventurer sur l’asphalte au risque de froisser notre maréchaussée. Alors, pour rouler chez nous à bord de ce cauchemar pour fonctionnaires de la Drire, la remorque de plus de 2,10 m de large est indispensable.

En revanche, une fois loin de ces rubans noirs, domaines de prédilection de la répression à point, c’est un retour vers notre enfance. Comme si l’indestructible jouet 4×4 Tonka fait de bonne grosse ferraille avait grandi avec nous. On peut désormais s’asseoir dedans, ne plus s’attaquer aux coussins du canapé du salon, mais à de vrais gros rochers. Harnais bien serrés, la boîte automatique se fait oublier, il ne reste plus qu’à choisir sa trajectoire selon son bon vouloir en jouant du pied droit, juste pour le fun. Aujourd’hui, pas de notion de compétition, laissons cela pour l’Overock. Il faut juste apprendre à jouer. Les règles du jeu sont simples ; Pont avant ou pont arrière engagé histoire de tourner plus facilement autour des arbres. Ça se complique ? Engager les deux ponts et jouer des freins à mains, rien de bien difficile. Dernier recours ? Les deux blocages de différentiels…

Avant d’en arriver à utiliser cette ultime arme dédiée au franchissement, soyez certains qu’il faudra se trouver face à un véritable mur où bien d’autres auront renoncé avant vous. Les performances de ce King of the Hammers vont au-delà de ce que nous avons l’habitude de côtoyer, excepté, peut-être en Championnat de trial. Mais, ne nous y trompons pas c’est juste une question de gabarit. Si l’on est loin du petit Suzuki 413 qui se faufile naturellement entre deux arbres, cette Jeep de plus de 300 Ch a de quoi faire chavirer les cœurs (et l’horizon) de bien des passionnés, elle procure des sensations peu communes. Encombrante certes, mais si impressionnante de docilité.

Indian cars prouve ici de nouveau, s’il en était encore besoin, que dans son atelier on sait faire dans la démesure sur mesure Jeep…Avec passion. Si la déraison vous tente, laisser donc votre fidèle YJ à Coignières, compter environ 50.000€ pour lui offrir ce costume de Rock star…Sans la remorque (mini 2,10 m) et son permis E.

Indian cars

www.indiancars.fr

3 rue des frères Lumière

78310 Coignières

01 30 05 04 11

1 COMMENTAIRE

  1. Jeep YJ V8 d’Indian cars
    Bonjour
    Un petit bonjour à Stephane si il se souvient de moi c est Daniel Gruss si c est toi nous avons été a l’école ensemble !!! en mécanique auto !! au lycée technique de Bièvre au plaisir d avoir de tes nouvelles!!

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