C’est parti pour 324 km sur cette troisième spéciale. Aujourd’hui il va falloir à nos pilotes garder toute leur vigilance car c’est une étape dure. Pierres, cailloux, c’est très cassant, attention aux pneus.
Côté parcours, on part à l’est de Tagounite vers la montagne en forme de cirque appelée (à tort) le « cratère ». Grande dépression de près de 10 km de diamètre avec une piste d’entrée, une piste de sortie et un parcours dans le fond de cet endroit minéral assez roulant.
A la sortie, on longe la frontière algérienne (attention à la navigation) en allant vers le nord-est avec de longues pistes remplies de cailloux.
La pause repas de trente minutes avec côtelettes et salade marocaine, préparés par Philippe, sera bien méritée. Elle permet à tout le monde de reprendre son souffle.
Dans la seconde partie, les pilotes traverseront quelques lits d’oueds. Le retour pourra paraître long d’autant plus que la vitesse sera réduite par des parties trialisantes et des zones avec des rochers sur les pistes.
Restons aussi vigilants car il y a quelques sections hors pistes.
Anaïs De Cecco – Laure Lesznewski #150 Can Am X3
Laure : Très cassante la spéciale est assez technique à la fois en terme de navigation et de pilotage. Beaucoup de prudence au départ avec des passages étroits, rocailleux, pas mal d’ornières. Des successions de danger 1 à 2 à cause de « tôle ondulée ». L’ambiance dans la voiture était concentrée. Côté navigation c’était ma première fois avec un raid book. C’est beaucoup plus précis. On aborde mieux les obstacles. On est les yeux de la pilote, ça lui permet d’optimiser ses trajectoires. On a eu un petit passage intéressant en trial et comme ma pilote fait du trial moto ça lui a plu. Il y a aussi eu pas mal de longues lignes droites sur le plateau et dans un oued. On a perdu le carton de pointage, on a fait demi-tour pour le retrouver.
On a déjà fait ensemble les Gazelles il y a deux ans et passer en rallye raid on kiffe la vitesse. Ce qui est plaisant au M’Hamid est qu’on roule beaucoup, j’adore l’endurance, donc ça me va. Le road book j’ai beaucoup aimé, on n’a pas le droit à l’erreur mais j’aime bien. Pour un premier rallye, le M’Hamid on valide !
Anaïs : Pffff, je suis déçue car nous n’avons pas réussi à dépasser le 140 km/h. La voiture plafonne à 90-100 km/h. La boîte a cassé hier, ca a été réparé dans la nuit, le mécano a dû finir vers 3h30 du matin, mais la nouvelle n’a pas les mêmes rapports. Cela tire beaucoup plus court, mais ça a permis d’aller jusqu’au bout et nous n’avons pas cassé ce jour, ni crevé. J’ai dû passer deux heures pied au plancher c’était frustrant.
On est allé tout doux mais le parcours était super varié, pas mal de roulant mais des cailloux. Juste à la fin on avait du sable, c’était sympa à conduire dedans. Les paysages sont très beaux.
C’est notre premier rallye, on est complètement novice, le M’Hamid, pour nous c’est mi-balade, mi-course, mais nous arrivons à ne pas être en queue classement.
On a aussi le temps de se poser un peu en rentrant de spéciale, c’est agréable.
Kacem Hamsas – Durame Paul SMG V8
Kacem : Aujourd’hui c’était très difficile, on était un peu fatigué. On a fait un peu attention. La première partie jusqu’au « cratère » c’était roulant avec quelques dangers. L’entrée et la sortie de la dépression, ça allait. Après on a eu beaucoup de pistes caillouteuses, des portions rapides où il fallait choisir la bonne piste. On a pu rouler à 170 km/h environ. Pour revenir, un peu d’oued. La voiture a chauffé un petit peu dans le sable mou. Pour finir quelques dunettes, mais elles étaient cassées et avec le vent qui s’est levé, on voyait mal les traces. Aujourd’hui, c’était différent des autres jours, en général ça roulait moins vite et c’était assez fatigant. Il y avait beaucoup de pièges, ça fatigue mentalement et physiquement. On a mis 3h54 pour la finir et là j’irais bien faire la sieste.
Paul : La spéciale était longue de 324 km. C’était très cassant. Sur les 30 premiers kms, on double 4 concurrents. Il y avait un peu de navigation, et avec le road book c’était sympa. On a juste eu une crevaison sur un rocher mais nous n’avons pas trop perdu de temps. On a changé la roue en trois minutes. C’était un belle spéciale, ça change dans le sens où c’est pas de la vitesse pure, c’est un travail à trois : pilote, navigateur et machine. C’était sélectif, il y a eu pas mal de crevaisons chez les teams et il fallait rester vigilant.