Tomcat 4,0L V8 Breslau

Tomcat 4,0L V8

Tomcat & sons…

Après 6 participations au Breslau “Poland“, Luc Raufie est rentré de la 19e édition arborant le galon de 1er français. Pour Luc, inconditionnel du Range Rover V8, la page était tournée. En effet, après avoir tiré le meilleur parti de la mécanique du lord anglais les années précédentes, il fallait trouver le moyen de rouler plus léger. Pour cela, une seule solution : enfiler la tenue plus sportive d’un Tomcat. Si, comme à son habitude, Luc a réalisé la préparation de son nouveau destrier seul dans son petit atelier, cette fois il fut sérieusement aidé par ses fils Édouard et Léopold. Une affaire de famille qui connaîtra son apogée sur la ligne d’arrivée du Breslau 2012 avec une magnifique 5e place tricolore au général. Le culte du petit Anglais né au siècle dernier pour les amateurs n’a jamais été aussi vivace.

C’est en 2005, lors de sa première participation, que le Polonais Albert Gryszczuk s’était imposé sur le Breslau aux commandes d’un Tomcat. De notre côté de la Manche, s’en était fait de la réputation de ce concept né dans l’esprit de l’anglais Drew Bowler. Alors que ce dernier quitte en 2001 la société Tomcat Motorsport pour lancer l’héritier dénommé Wildcat plus orienté vers le Rallye raid africain, les férus d’aventures rallyes et autres épreuves extrêmes amateurs s’approprient le Tomcat.

Pour Luc Raufie, le Tomcat qui fait toujours appel aux châssis d’origines Land Rover, c’était la suite logique de cette quête de la machine idéale destinée aux fameux Breslau. Après avoir, modifié, raccourci, renforcé, puis enfin recentré les masses d’un Range Rover équipé d’un 4,0L V8 préparé pour 240 ch, il fallait se faire plus léger pour espérer donner enfin sérieusement du fil à retordre aux Polonais habitués de l’épreuve qui jouent à domicile avec un talent indéniable, mais bien frustrant.

C’est ainsi que la solution Tomcat s’impose de fait. Permettant d’espérer passer de pratiquement 2,4T à 1,9T, cela modifiera de façon conséquente le rapport poids/ puissance d’une mécanique éprouvée.

Économique et allégé…

C’est ainsi que la famille Raufie s’offre, il y a presque un an, un week end outre Manche histoire de rapatrier en France ce Tomcat V8 déniché sur internet. Pour la modique somme de 1789£ (environ 2000€ !), ce n’est pas du prêt à courir, c’est carrément en pièces détachées qu’il rejoint l’atelier. Tant mieux, puisque de toute façon Luc doit tout reprendre à zéro sur ce châssis de 100 pouces. Trouver plus économique et plus pratique comme base de départ Land Rover semble mission impossible !

C’est avec l’aide des Jumeaux Édouard et Léopold que Papa Luc se lance en premier lieu à réaliser les nouveaux ancrages du bloc 4,0L V8 qui se retrouve une nouvelle fois reculé de 280mm. La boîte (R380 d’un Disco II) et le transfert (LT 230 d’un 110 Diesel) au rapport court 1,6 :1 de Land Rover suivent. Le V8 qui compte déjà 4 Breslau à son actif reste fidèle à sa préparation signée Georges Duhamel et offre 240 ch.

On lui adjoint simplement un boîtier de gestion issu de la marque des sportives anglaises TVR et un boîtier diagnostique monté sur les Range Rover modèles US. Ce dernier permettra de rapidement cerner les codes pannes de l’injection.

Cette année la plus importante modification apportée au bloc V8 viendra de l’installation d’une seule courroie dédiée à la direction assistée, la pompe à huile et l’alternateur. Une modification réalisée à partir de pièces montées sur les 4,0L et 4,6L sans climatisation est un choix dicté par l’expérience des années précédentes.

L’assistance et le dépannage facile, rapide, font aussi partie du jeu sur un Breslau. Enfin, côté refroidissement de l’ensemble mécanique (moteur et boîte de vitesses), tout passe à l’arrière via radiateur de Range 3,9L, une pompe à eau électrique et deux ventilateurs de 120W.

Les deux ponts Rover sont équipés de blocages de différentiels ARB et d’un ensemble d’arbres de roues, de mains meneuses et de joints homocinétiques renforcés Ashcroft d’origine anglaise. Les tirants arrière restent d’origine, alors que ceux de l’avant se font QT Service et permettent de rattraper un angle de travail du pont avant qui est revu à la hausse avec l’installation de nouveaux amortisseurs Fox.

Ces derniers offrant désormais 300mm de débattement, accouplés à des ressorts Eibach (+50mm), ont nécessité la réalisation de nouveaux supports de suspensions à l’arrière. Les jantes Triangular équipées de beadlock Staun reçoivent les imposants 900 x 16 Sirocco Fedima.

Le châssis du Tomcat a fière allure, il reste à habiller l’ensemble à partir de la succincte carrosserie du Tomcat et à construire un habitacle autour du moteur et des boîtes désormais proéminentes. Au fil des années de préparation, Luc est devenu un vrai pro lorsqu’il s’agit de former tunnels de boîtes et tableaux de bord en aluminium.

Une fois encore c’est une réussite puisque l’essentiel des éléments de contrôle et de navigation se retrouvent cette année regroupés en haut du pare-brise. Un choix dicté une nouvelle fois par l’expérience des sous- bois Polonais. Autre astuce : grâce à un troisième renvoi d’angle, ce Tomcat dispose d’un essuie-glace supplémentaire qui élargit immédiatement l’horizon lors des passages humides.

En revanche, loin d’être un détail, le Tomcat se voit greffé de deux treuils. À l’avant, révisé, l’indestructible Warn 8274 équipé de deux moteurs de 6,5 ch (kit Gigglepin) retrouve sa place. À l’arrière un treuil T- max 3,6T et un solide ancrage de sangle serviront seulement dans les situations désespérées.

Baroque’n roll

Sanglé serré derrière le volant, le Tomcat fait dans le minimum syndical question habitacle. Sans porte, le contact direct avec l’environnement et la mélodie du V8 offrent des sensations presque oubliées. Les remous dans l’habitacle réveillent de vieux souvenirs d’enduriste amateur et ils ont l’avantage d’évacuer la chaleur dégagée par ce gros matou de V8 qui ronronnait, il y a encore quelques instants, à nos pieds. Le transfert court permet de se caller rapidement en troisième pour affronter les pistes rapides avec du répondant. Comprise entre 1 700 et 5 500 tr/ mn, la large plage d’utilisation du V8 est un véritable atout par rapport à un diesel, même coupleux.

Tout en puissance permanente, s’il n’est pas utile d’employer la méthode “brutale“, ce Tomcat accepte le pilotage manière forte. Il encaisse d’ailleurs parfaitement tous les chocs grâce à ces amortisseurs Fox qui étaient le seul véritable paramètre inconnu de cette préparation. L’empattement de 100 Pouces, la position centrale – avant du bloc et les 500 kg de carrosserie en moins (des 2,4T pour le Range, on passe à 1,9 T), offrent ici maniabilité et équilibre exemplaire. Les sauts ne sont que plaisirs et courts instants de répit. Bien évidemment quelques séances de réglages seront nécessaires afin d’optimiser les suspensions, mais cette bête de course à l’aventure a vraiment du tempérament.

Malgré un 0 à 100 km/h en 7,8 secondes qui fait notre bonheur, il faut pourtant savoir rester prudent en courbe. En effet, les envolées lyriques du V8 disposant de 240 ch associées aux imposants pneus 900 x 16 s’expriment sans risque sur pistes larges et dégagées, mais en courbes serrées, le sous-virage est au rendez-vous. Ainsi, malgré une accroche incroyable dans la boue, les Fedima imposeront la prudence au milieu des espaces confinés de la forêt polonaise. Une vraie personnalité ce Tomcat…Pour homme !

Ce Tomcat fait bien parti de la nomenclature des 4×4 capable de s’aligner avec efficacité sur un Breslau. Rustique au regard des machines de Rallye raid actuelles, il reste pourtant polyvalent et performant avec son puissant V8. C’est l’essence même de la bête de course pour amateur, sans innovation majeure avec ses deux ponts et son châssis échelle. Mais, il l’a encore une fois prouvé lors du dernier Breslau, bien préparé, il permet d’aller jouer avec les meilleurs équipages présents sur l’épreuve. Alors, n’oublions pas ici l’importance de la simplicité de ce concept né au siècle dernier (hé oui !). C’est bien en coulisse, loin des photographes, lors des retours aux camps après l’étape du jour, que se joue aussi la course.

L’entretien d’un Tomcat est un jeu d’enfant comme peuvent aujourd’hui en témoigner Édouard et Léopold venus cette année soutenir leur père en tant que mécanos au sein du team Mécacool. Le secret de la réussite est bien là. Une préparation “maison“ en famille et peut- être une peinture tricolore, ça aide aussi à s’imposer 1er Français d’un Breslau.

Tarifs Tomcat Raufie

(Sans compter la main d’œuvre, le gros investissement de cette année fut l’achat du Tomcat et de 4 amortisseurs Fox)

  • Achat Tomcat en pièces : 2 000€
  • Moteur 4,0L V8 préparé 240 ch avec boîtes de vitesses et transfert : 8 000€
  • Boitier électronique : 500€
  • 2 ventilateurs électriques : 240€
  • Ecope de toit Tomcat : 80€
  • Préparation des ponts Rover avec blocages ARB et Kit renforcé Ashcroft : 2900€
  • Kit Gigglepin double moteur 6,5ch : 3 600€
  • Treuil Warn 8274 : 2 000€
  • Treuil T- max : 500€
  • 4 amortisseurs Fox (2,5’) sans ressorts RR Concept: 2 600€
  • 4 ressorts Eibach marathon : 850€
  • 5 pneus 900 x 16 : 800€
  • 5 beadlock Staun : 700€
  • 2 sièges baquets skaï : 600€
  • Fournitures aluminium : 400€
  • Fournitures électrique : 800€
  • Feux et phares : 400€

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